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Yémen: un journaliste condamné à mort par un tribunal rebelle

dépêche de presse du 13 avril 2017 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Yémen
Un tribunal dans la capitale yéménite contrôlée par les rebelles Houthis a condamné un journaliste à la peine de mort pour "espionnage" au profit de l'Arabie saoudite voisine, ont indiqué jeudi une agence rebelle et un syndicat de journalistes.

Yahya al-Jubaihi, 61 ans, a été reconnu coupable d'avoir noué "des contacts avec un Etat étranger" et d'avoir fourni à des diplomates saoudiens dans la capitale Sanaa "des informations ayant nui au Yémen militairement, politiquement et économiquement", a affirmé l'agence rebelle Saba.

Cette agence, contrôlée par les houthis, a assuré que le journaliste touchait un salaire mensuel de 4.500 riyals saoudiens (1.125 euros) de Riyad depuis 2010. Issus de l'importante minorité zaïdite concentrée dans le nord du Yémen, les rebelles Houthis se sont emparés de Sanaa en septembre 2014 avec l'aide d'unités militaires restées loyales à l'ex-président Ali Abdallah Saleh.

L'Arabie saoudite est intervenue au Yémen en mars 2015, à la tête d'une coalition militaire arabe, pour soutenir le gouvernement qui s'est replié à Aden, la deuxième ville du pays située dans le sud.

Des départements gouvernementaux et des tribunaux restés dans la capitale Sanaa fonctionnent sous le contrôle des rebelles, tandis que d'autres ont été déplacés à Aden et opèrent sous la supervision du gouvernement internationalement reconnu.

Le syndicat des journalistes yéménites a dénoncé la condamnation "arbitraire" de M. Jubaihi au cours de la deuxième audience du procès, en accusant les rebelles de "viser la liberté de la presse".
Dans un communiqué, ce syndicat souligne que M. Jubaihi est "un journaliste chevronné" ayant "un long passé professionnel à travers le Yémen" et ayant enseigné dans une école de communication à Sanaa.
M. Jubaihi, qui a été arrêté à son domicile le 6 septembre dernier, a collaboré avec plusieurs journaux au Yémen et en Arabie saoudite. Il avait également travaillé pour le département des médias au Conseil des ministres jusque dans les années 1990.

Le ministère de l'Information du gouvernement basé à Aden a qualifié le procès de M. Jubaihi de "farce" et de tentative de "règlement de compte politique".

Les rebelles yéménites ont été accusés à plusieurs reprises de cibler les journalistes. En décembre, le journaliste Mohammed al-Absi, 35 ans, est mort subitement après avoir publié des informations sur la corruption. Sa famille et des ONG avaient dénoncé un empoisonnement.
La guerre au Yémen fait de nombreuses victimes civiles. Huit journalistes y ont trouvé la mort en 2016, selon la Fédération internationale des journalistes.
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