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L'Arkansas s'apprête à procéder à une double exécution, une première en 17 ans

dépêche de presse du 24 avril 2017 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Arkansas
Jack Jones Marcel Williams
(Agence France-Presse) Washington - L'Arkansas se préparait à exécuter lundi deux condamnés à mort, une première aux États-Unis depuis 17 ans qui s'inscrit dans un calendrier très controversé d'exécutions accélérées dans cet État du sud du pays.

Si aucun sursis de dernière minute n'est octroyé par un juge, Jack Jones et Marcel Williams deviendront les deuxième et troisième détenus mis à mort en avril en Arkansas, État qui avait initialement prévu d'exécuter huit prisonniers en 11 jours.

Le gouverneur républicain de l'Arkansas, Asa Hutchinson, avait justifié ce resserrement chronologique par la péremption à la fin du mois d'une substance utilisée dans les injections létales.

Mais son programme d'exécutions précipitées a été la cible de multiples recours judiciaires et d'une mobilisation internationale des opposants à la peine de mort.

La bataille devant les tribunaux s'est pour l'heure soldée par la suspension de quatre des exécutions prévues, une cinquième ayant été pratiquée jeudi dernier. Outre celles de ce lundi, une dernière exécution est prévue le 27 avril.

Les appels judiciaires se poursuivent jusqu'aux dernières minutes et, pour MM. Jones et Williams, le suspense macabre risque de se prolonger dans la soirée de lundi.

Les deux hommes, âgés de 46 et 52 ans, ont chacun été condamnés dans les années 1990 pour un viol suivi d'un meurtre.

Jack Jones avait violé et tué Mary Phillips et quasiment battu à mort la petite fille de la femme âgée de 34 ans.

Le mari de la victime, James Phillips, a exprimé son intention d'assister à l'exécution, en précisant qu'il ne serait pas perturbé de voir mourir le meurtrier de son épouse.

«Cela fait presque 22 ans que j'attends que justice soit rendue. C'est tout ce que je demande», a-t-il déclaré à THV11, une chaîne télévisée du réseau CBS.

Marcel Williams a lui aussi violé et étranglé une mère de famille, Stacy Errickson, qui était âgée de 22 ans.

Le dernier État américain à avoir exécuté deux détenus en un jour est le Texas, le 9 août 2000.

Les défenseurs des condamnés affirment qu'une double exécution ne peut qu'engendrer un stress dangereux chez les agents pénitentiaires chargés de l'acte, ceux-ci étant de surcroît non préparés. Avant jeudi dernier, l'Arkansas n'avait procédé à aucune exécution depuis 2005.

Les injections létales sont composées de trois produits administrés l'un après l'autre. Celui qui arrive à expiration le 30 avril, le midazolam, est un anxiolytique accusé de ne pas plonger suffisamment dans l'inconscience le condamné, entraînant pour lui un risque de grave douleur.

Les avocats de Jones et Williams affirment que les conditions de santé respectives de leurs clients leur font encourir un danger accru.

Jones souffre de diabète, de tension artérielle, de neuropathie et a une jambe amputée sous le genou. Son important traitement médicamenteux pourrait selon son entourage réduire l'efficacité du midazolam et donc le soumettre à des souffrances intolérables.

Williams pèse lui environ 200 kilos, ce qui d'après ses défenseurs rend très difficile la pose sur lui du cathéter intraveineux d'injection mortelle.
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