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Etats-Unis : Autopsie ordonnée après une exécution en Arkansas

dépêche de presse du 29 avril 2017 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Arkansas
Kenneth Williams, condamné à mort en Arkansas pour meurtre, aurait suffoqué et convulsé lors de son exécution. Une autopsie devra déterminer si son exécution s'est déroulée dans les règles.


Une juge fédérale de l'Arkansas a ordonné vendredi soir qu'une autopsie soit réalisée sur un condamné dont l'exécution la veille avait déclenché une vive controverse, aux Etats-Unis et au-delà, car elle a mal tourné selon plusieurs témoins.

Moins de 24 heures après l'injection létale effectuée jeudi soir sur Kenneth Williams avec un produit très critiqué, la juge Kristine Baker a demandé au médecin légiste de récupérer des échantillons de sang pour tenter de déterminer si l'exécution s'est déroulée dans les règles.

Dès vendredi, les avocats du condamné âgé de 38 ans ainsi que la puissante organisation américaine pour les droits, l'ACLU, avaient réclamé l'ouverture d'une enquête sur cette exécution lors de laquelle Kenneth Williams a selon eux «souffert».

Ils s'appuient notamment sur les récits de journalistes américains qui assistaient en tant que témoins à l'injection du cocktail mortel. Ces derniers ont notamment affirmé que Kenneth Williams, reconnu coupable de meurtre, s'était tordu sur le lit où il était sanglé, pris de convulsions, d'accès de toux, de suffocation bruyante.

Péremption des produits

Accédant à la demande de Jason McGehee, également dans le couloir de la mort en Arkansas mais qui a échappé à une exécution jeudi, la juge Baker a demandé, dans son ordre, que soient collectés «des échantillons de sang et de tissus de Kenneth Williams», et de «procéder à une autopsie».

Les conseils du condamné estiment que le sédatif utilisé pour l'exécution, le midazolam, peut être une cause des souffrances endurées par leur client. Il s'agit d'un anxiolytique à l'effet anesthésiant controversé, car accusé de plonger insuffisamment le condamné dans l'inconscience. La péremption imminente - le 30 avril - de ce produit dans les stocks pénitentiaires de l'Arkansas avait justement précipité une série de mises à mort accélérées dans l'Etat du sud américain.

L'Arkansas, qui n'avait exécuté personne de 2005 jusqu'à ce mois d'avril, a exécuté quatre détenus en huit jours, dont deux en une même soirée lundi et donc Kenneth Williams jeudi.

L'Etat avait initialement prévu d'exécuter huit prisonniers en 11 jours mais son programme a été la cible de multiples recours judiciaires et d'une mobilisation internationale.
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