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Libye: 45 miliciens condamnés à mort pour avoir tué des manifestants en 2011

dépêche de presse du 15 août 2018 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Libye
Tripoli - Une cour libyenne a condamné mercredi à mort 45 miliciens accusés d'avoir tué des manifestants protestant contre le régime de Mouammar Kadhafi pendant la révolte populaire de 2011, a indiqué le ministère de la Justice.

C'est la première fois depuis la fin de la révolte qui renversa le dictateur Kadhafi qu'un si grand nombre de personnes sont condamnées à mort dans un seul procès.

Selon un communiqué du ministère, le verdict a été prononcé à l'encontre de 122 personnes, toute en détention et jugées dans cette affaire.

La Cour criminelle de Tripoli a statué en présence des avocats et des proches des accusés, dans l'affaire connue sous le nom du "périphérique d'Abou Slim", un quartier de la capitale libyenne qui était acquis au régime Kadhafi et où ont été tués les manifestants, selon le communiqué.

Elle a condamné à mort par fusillade 45 miliciens, 54 personnes à cinq ans de prison et a acquitté 22 autres. Une personne jugée dans ce procès qui dure depuis des années a été libérée dans le cadre d'une amnistie. Trois dossiers avaient été clos pour une raison non précisée et trois car les accusés sont morts.

L'affaire remonte au 21 août 2011, date du début de la "libération" de Tripoli du régime Kadhafi, six mois après le déclenchement de la révolte. Des miliciens pro-Kadhafi avaient alors ouvert le feu et tué des dizaines de manifestants près du quartier d'Abou Slim.

Mouammar Kadhafi, qui a dirigé pendant des décennies la Libye d'une main de fer, a été capturé et tué par les rebelles en octobre 2011 près de sa ville natale de Syrte.

Depuis, ce riche pays pétrolier est plongé dans l'instabilité, avec deux autorités politiques rivales, le gouvernement d'union nationale à Tripoli, reconnu par la communauté internationale, et un cabinet parallèle dans l'est du pays, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar.

En outre, faute d'un pouvoir central structuré, la Libye est devenue une plaque tournante du trafic de migrants vers l'Europe et un repaire pour les groupes jihadistes, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique dans le sud du pays.

Acteurs politiques et milices continuent à se disputer le contrôle du pays, rendant incertaine toute échéance électorale voulue par les Occidentaux notamment la France.

Réunis à Paris fin mai par le président Emmanuel Macron, quatre principaux protagonistes du conflit s'étaient engagés, sans pourtant signer de texte, à organiser des élections avant la fin de l'année.

Mais un référendum doit être organisé sur un projet de Constitution, et une loi électorale rédigée et adoptée avant d'éventuelles élections.

Entretemps, le quotidien des Libyens, désabusés, est de plus en plus difficile. Les services sont défaillants et ils doivent faire face à des pénuries d'électricité, de carburant et de liquidités en plus d'une hausse vertigineuse des prix des produits de base.

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