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Tollé après les déclarations d'un ministre en faveur de la peine de mort

dépêche de presse du 19 novembre 2002 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Pays-Bas
LA HAYE (AFP) - Le ministre néerlandais de l'Intégration, le populiste Hilbrand Nawijn, a provoqué un véritable tollé mardi aux Pays-Bas en prônant le rétablissement de la peine de mort pour certains types de crimes.

M. Nawijn, qui est également tête de liste du parti populiste Liste Pim Fortuyn (LPF) pour les élections législatives du 22 janvier, déclare dans un entretien publié par l'hebdomadaire Nieuwe Revu: "J'ai longtemps été contre la peine de mort. Mais quand vous pensez par exemple à des gens qui violent et tuent des enfants innocents (...) je commence à penser autrement et je dis oui à l'introduction de la peine de mort".

Ces propos ont immédiatement suscité des réactions de désapprobation, y compris au sein du parti du ministre, dans un pays où la peine de mort est abolie du code pénal civil depuis 1870.

"Nawijn suscite la répulsion", "Nawijn met la société en émoi", titraient les quotidiens néerlandais mardi en une.

Le Premier ministre du gouvernement démissionnaire Jan Peter Balkenende a jugé le point de vue du ministre "impensable et irréalisable". "Cela ne convient pas au droit européen", a ajouté M. Balkenende.

Le principal parti d'opposition, le parti social-démocrate PvdA a estimé que le rétablissement de la peine de mort signifierait "un recul de la civilisation et ne rendrait pas les Pays-Bas plus sûrs".

Le chef de file d'un petit parti d'opposition chrétien ChristenUnie s'est étonné des propositions du ministre alors "que l'Union européenne n'a cessé de répéter à la Turquie qu'elle ne pourrait pas devenir membre tant que la peine de mort ne serait pas abolie".

Après avoir confirmé ses déclarations devant la télévision néerlandaise NOS, Hilbrand Nawijn a finalement dû faire amende honorable mardi face au tollé provoqué.

"Le ministre regrette ses propos sur une possible réintroduction de la peine de mort aux Pays-Bas (...) et souligne qu'il ne s'est pas exprimé en tant que membre du gouvernement. Au vu de l'émotion suscitée, M. Nawijn regrette d'avoir ouvert la discussion sur ce sujet", précise un communiqué du ministre diffusé mardi matin.

Selon un sondage réalisé au début de cette année par l'institut NIPO sur un échantillon de 905 personnes en âge de voter, 43% des personnes interrogées étaient pour la peine capitale. Le soutien était plus élevé chez les électeurs de la LPF, le parti de M. Nawijn, 70% d'entre eux se disant favorables au rétablissement de la peine de mort.
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