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Attentat contre le Limburg: un Yéménite condamné à mort

dépêche de presse du 28 août 2004 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Yémen
SANAA - Un Yéménite a été condamné à mort samedi et quatorze autres à des peines de prison de trois à dix ans par un tribunal de Sanaa, pour actes terroristes, dont l'attentat contre le pétrolier français Limburg en 2002, un verdict contesté par la défense et le parquet qui ont fait appel.

Houzam Saleh Mejalli a été condamné à mort par la Cour pénale spécialisée dans les affaires de sûreté de l'Etat après avoir été reconnu coupable du meurtre d'un policier en 2002.

Quatorze autres accusés ont été condamnés à des peines de prison allant de trois à dix ans pour falsification de documents et implication dans des actes terroristes contre des cibles étrangères. Sept personnes ont été condamnées, dont une par contumace, à dix ans de prison pour planification et participation à l'attentat à l'explosif perpétré en octobre 2002 contre le pétrolier français Limburg, au large d'Al-Moukalla, dans le sud-est du Yémen, qui s'était soldé par la mort d'un marin bulgare. Yasser Ali al-Madani, qui a été condamné par contumace, est recherché par la police.

La cour a condamné cinq personnes à une peine de cinq ans de prison pour falsification de documents et participation dans la préparation d'une tentative d'attentat contre l'ancien ambassadeur des Etats-Unis au Yémen Edmund Hull. Les deux derniers accusés ont été condamnés à trois ans de prison pour falsification de documents et crimes liés à la sécurité de l'Etat, notamment des attaques contre les locaux des renseignements yéménites. Les condamnés, tous Yéménites, sont âgés de 23 à 27 ans.

Le verdict a été contesté par la défense qui le juge trop sévère, ainsi que par le parquet qui le considère trop clément. Les deux parties ont fait appel et la justice yéménite devrait en fixer prochainement la date. Durant les audiences, le procureur avait requis la sentence maximale à l'égard des accusés, soit une peine allant de dix ans d'emprisonnement jusqu'à la peine de mort. Me Faez al-Hajouri, avocat de Fawwaz al-Wajih condamné à dix ans de prison, a critiqué le déroulement du procès.

"Nous avons fait notre devoir, mais la cour n'a malheureusement pas tenu compte, dans son verdict, des plaidoiries que nous avons présentées et ces condamnations ne sont que le résultat de ce manquement", a estimé Me Hajouri. "La cour n'a pas pris en considération les documents et preuves présentés par la défense pour réfuter les accusations", a ajouté un autre avocat, Me Fouad al-Dabei.

Les précédentes audiences du procès, ouvert le 29 mai, ont été marquées par les absences répétées des avocats qui boycottaient les séances pour protester contre le refus de la cour de leur remettre des exemplaires du dossier contenant les différents documents du procès. "C'est un verdict injuste et inéquitable", a affirmé Sameh Mejalli, père du condamné à mort. "Ce sont des verdicts dictés d'avance par le gouvernement",
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