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Des abolitionnistes demandent au Japon une trêve olympique des exécutions

dépêche de presse du 22 novembre 2019 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Japon
Thèmes :
Iwao Hakamada
A l'occasion de la visite du Pape François au Japon à partir de samedi, des abolitionnistes ont demandé vendredi au gouvernement japonais de décréter un moratoire sur les exécutions de condamnés à mort, pour 2020, année des JO de Tokyo.

"Nous voulons appeler aujourd'hui, en accord avec l'Association des avocats du Japon, à la suspension de toutes les exécutions durant l'année des jeux Olympiques, une trève olympique", a déclaré Mario Marazziti, cofondateur de la Coalition mondiale contre la peine de mort.

"La peine de mort ajoute un mort de plus à d'autres morts, ce n'est pas la justice", a insisté M. Marazziti.

Cette demande a été formulée à Tokyo, devant un parterre de parlementaires japonais et en présence d'Iwao Hakamada, condamné à mort nippon qui après 48 ans en prison se trouve aujourd'hui dans une situation juridique kafkaïenne.

Ayant écopé en 1968 d'une sentence de peine capitale, confirmée en 1980, jamais exécuté, il a été relâché en 2014 par un tribunal en raison de doutes sur sa culpabilité, mais cette décision a été cassée en appel en 2018. L'intéressé attend depuis, en liberté, une décision de la Cour suprême. "Il est toujours condamné à mort", a insisté vendredi sa soeur Hideko.

Le Pape célébrera une messe lundi à Tokyo, office auquel est invité M. Hakamada, même si, comme le précise Hideko, "vivant dans son propre monde" à cause des séquelles de la détention, il ne réalise sans doute pas.

"Nous attendons de voir comment le pape va se comporter avec M. Hakamada, qu'il pourrait rencontrer, quel message il va délivrer", a commenté Osamu Kamo, le président du Comité d'abolition de la peine de mort de la Fédération des barreaux du Japon.

"La peine de mort n'est pas qu'une affaire japonaise: si des étrangers commettent des meurtres au Japon, ils sont passibles aussi de cette sentence, c'est donc une affaire internationale", a-t-il souligné.

Le gouvernement japonais est depuis toujours réticent à engager le débat sur ce sujet, arguant que, selon les sondages, 80% des citoyens jugent la sentence de mort "inévitable".

Plus de 110 condamnés au Japon attendent actuellement dans les couloirs de la mort.

"Les sondages ne sont pas la démocratie, on ne peut pas gouverner avec les sondages. Si vous demandez à la population si elle est pour ou contre les impôts, 80% répondront contre. Allez vous supprimer les impôts? Si oui, c'est la fin du pays et ce n'est pas la démocratie", rétorque M. Marazziti.

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