Plan du site

Tollé international après l'exécution d'un Iranien arrêté à 17 ans

dépêche de presse du 24 novembre 2021 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
Thèmes :
Arman Abdolali
L'exécution mercredi en Iran d'un homme condamné pour un meurtre commis alors qu'il était mineur, a soulevé un tollé international, l'ONU se disant "choquée" par l'application de le peine de mort malgré l'intervention de nombreuses parties pour y renoncer.

L'Iranien Arman Abdolali, aujourd'hui âgé de 25 ans, a été exécuté à l'aube dans la prison de Rajai Shahr, près de Téhéran, conformément à la "loi du talion" demandée par la famille de la victime, a annoncé le site de l'autorité judiciaire Mizan Online.

Les peines de mort pour meurtre sont généralement exécutées par pendaison en Iran, pays qui exécute le plus de personnes dans le monde, après la Chine.

Arman Abdolali avait 17 ans au moment de son arrestation en 2014 pour le meurtre de son amie qui était âgée de 19 ans. Le corps de la victime n'a jamais été retrouvé et l'accusé avait déclaré lors de son procès l'avoir jeté dans une poubelle, avait alors rapporté la presse iranienne.

En 2015, l'Iranien avait été condamné à mort pour meurtre à l'issue d'un procès basé selon l'ONG Amnesty International "sur des +aveux+ obtenus sous la torture". Il avait fait appel mais avait été condamné à la peine capitale en 2020 lors d'un nouveau procès.

Selon Mizan Online, la mère de la victime avait déclaré qu'elle pardonnerait à Arman s'il lui montrerait l'emplacement du corps. D'après la loi en Iran, il revient aux proches de la victime de pardonner ou pas à l'accusé. S'ils refusent, la peine de mort est appliquée.

- "Aveux extorqués" -

Plusieurs ONG de défense des droits humains ont maintes fois exhorté l'Iran à renoncer à l'exécution du jeune homme.

A Genève, une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme (HCDH) a jugé "profondément choquant que sa pendaison ait eu lieu malgré l'intervention de nombreuses parties", dont des contacts directs entre l'ONU et l'Iran.

"Nous déplorons aussi qu'au cours des deux derniers mois Abdolali ait été placé à l'isolement à six reprises en vue de son exécution programmée, à chaque fois reportée" jusqu'à mercredi, a-t-elle ajouté.

Son exécution avait été reportée à plusieurs reprises ces derniers mois, selon Amnesty International.

"Les condamnations à mort pour des crimes commis par des personnes âgées de moins de 18 ans sont contraires aux obligations internationales découlant du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la Convention relative aux droits de l'enfant, auxquels l'Iran a adhéré", a souligné l'Union européenne.

La France a, elle, dénoncé l'exécution "d'Arman Abdolali, mineur au moment des faits", et rappelé son "opposition constante à la peine de mort, partout dans le monde et en toutes circonstances".

L'Iran Human Rights (IHR), une ONG basée à Oslo, a condamné un "crime international", dans un communiqué.

"Non seulement Arman a été exécuté pour un crime présumé commis sous l'âge de 18 ans, ce qui est une violation du droit international, mais il a été condamné à mort sur la base d'aveux extorqués sous la torture, sans procès équitable", a déclaré Mahmood Amiry Moghaddam, dirigeant de l'IHR.

- "Zéro" -

La commissaire aux droits humains allemande Baerbel Kofler s'est dite elle "choquée", faisant état de "doutes considérables quant au respect du droit" dans ce cas-là.

En 2020, plusieurs artistes iraniens avaient partagé un message sur Instagram, appelant la famille de la victime à "renoncer à l'application de la peine" de mort.

En 2020, 246 personnes ont été exécutées en Iran, selon Amnesty International.

Ce pays est régulièrement condamné par le HCDH et des ONG occidentales pour des exécutions de personnes condamnées pour des crimes commis alors qu'elles étaient mineures, en violation de la Convention internationale des droits de l'enfant, ratifiée par Téhéran.

La République islamique d'Iran "fait de son mieux pour réduire à +zéro+ le nombre d'exécutions de mineurs délinquants", a affirmé en juillet à l'AFP Majid Tafréchi, adjoint au directeur des affaires internationales de l'Autorité judiciaire, chargé des droits humains.

Documents liés

Partager…