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Procès de Wad Naga: quatre-vingt deux accusés condamnés à la prison ferme

dépêche de presse du 3 février 2005 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Mauritanie
WAD NAGA (Mauritanie) - Quatre-vingt deux accusés ont été condamnés à des peines de prison ferme, dont quatre à perpétuité, jeudi matin par la Cour criminelle de Wad Naga (est de Nouakchott) dans le cadre du procès des putschs présumés contre le régime mauritanien.

L'ancien président mauritanien Mohamed Khouna Ould Haidalla (1980-1984) et les opposants Ahmed Ould Daddah et Cheikh Ould Horma ont été acquittés, a annoncé le juge Mohamed El Hadi Mohamed.

Au total, 111 accusés ont été acquités.

La cour n'a prononcé aucune des 17 condamnations à mort requises par le procureur dans le cadre de ce procès fleuve portant sur des putschs présumés perpétrés en juin 2003, août et septembre 2004 contre le régime de Nouakchott.

Les condamnés ont été "reconnus coupables de responsabilités dans des tentatives de putschs contre le président" mauritanien Maaouiya Ould Taya, a déclaré le juge à l'issue de trois jours de délibération.

Quatre peines de prison à perpétuité avec travaux forcés ont été prononcées contre les principaux cerveaux présumés des tentatives de putsch.

Il s'agit de l'ex-commandant Ould Hennena, contre lequel le procureur avait requis la peine de mort, du capitaine Abderrahmane Ould Mini, seul accusé avec Ould Hennena à avoir plaidé coupable, de Mohamed Ould Cheikhna (qui dirige l'organisation des "cavaliers du changement" - opposition armée) et de Mohamed Ould Salek. Ces deux derniers, en exil depuis juin 2003, étaient jugés par contumace.

Le juge a en outre annoncé la condamnation de cinq prévenus à 15 ans de prison ferme assortie de travaux forcés, six autres à 12 ans de prison ferme, 12 à 10 ans de prison ferme, quatre à cinq ans ferme et deux autres à trois ans ferme.

Selon la même source, 49 personnes ont également été condamnées à un an et 6 mois de prison ferme à dater de leur arrestation en juin 2003. Ces derniers sont donc libres, au même titre que deux prévenus condamnés à cinq ans de prison avec sursis.

Le juge a prononcé l'acquittement de 111 accusés.

Dans la salle d'audience jeudi matin, ovations et pleurs se sont succédés en réaction à la lecture des verdicts.

"Les avocats de la plupart des personnes condamnées vont faire appel dans les 15 jours qui viennent auprès de la Cour suprême", a annoncé à l'AFP un avocat de la défense, maître Fatimata Mbaye.

Dix-sept peines de mort et 49 peines de prison à perpétuité avaient été requises dans ce procès fleuve concernant 195 militaires et civils, dont dix-neuf ont été jugés par contumace. Les audiences, entamées le 21 novembre 2004, avaient pris fin lundi.
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