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Nigéria: Cinq personnes accusées d'avoir tenté d'abattre l'hélicoptère d'Obasanjo

dépêche de presse du 22 octobre 2004 - IRIN - Réseaux d'Information Régionaux Intégrés
Pays :
peine de mort / Nigéria
LAGOS - Quatre officiers de l'armée et un civil ont été accusés d'avoir planifié l'assassinat du président nigérian Olusegun Obasanjo en abattant son hélicoptère à l'aide d'un missile.

Le major Hamza Al-Mustapha, l'ancien responsable de la sécurité personnelle du défunt président Sani Abacha, le lieutenant colonel Mohammed Umar Adeka et un civil, Onwuchekwa Okorie, ont comparu devant la haute court fédérale de Lagos, la capitale commerciale du Nigeria, pour répondre chacun de deux chefs d'accusation, haute trahison et atteinte à la sécurité de l'état.

Les trois hommes ont plaidé non coupables.

Deux autres officiers de l'armée, le commandant de la marine Yakubu Kudambo et le Lieutenant Tijani Abdallah ont été inculpés en leur absence.

Tous les cinq sont passibles de la peine de mort s'ils sont reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés.

Selon l'accusation, Al-Mustapha aurait transmis, par le biais de Okorie, d'importantes sommes d'argent à Abdallah entre novembre 2002 et mars 2004 pour qu'il se procure un missile sol-air Stinger qui destiné à abattre l'hélicoptère du président pendant que celui-ci se trouverait à bord.

Abdallah aurait ensuite effectué plusieurs séjours au Togo et en Côte d'Ivoire pour tenter de se procurer ce missile de fabrication américaine, a indiqué l'accusation.

Entre temps, Kudambo aurait préparé un avant-projet du discours annonçant le renversement du gouvernement du président élu Obasanjo, et son remplacement par un nouveau régime, a précisé l'accusation.

Après avoir lu les chefs d'accusation et entendu la réponse des accusés, le président du tribunal Daniel Abutu a demandé qu'ils soient maintenus aux arrêts de rigueur.

L'affaire a ensuite été renvoyée au 28 octobre 2004.

La comparution devant le tribunal jeudi des accusés est la première reconnaissance formelle du gouvernement qu'une tentative de coup d'état contre Obasanjo a été déjouée, depuis l'arrestation et l'interrogatoire en avril 2004 de nombreux officiers de l'armée.

Au même moment, Al-Mustapha qui était détenu depuis 1999 pour le meurtre de plusieurs opposants au général Abacha, a été transféré de la prison au centre de détention du quartier général des renseignements militaires où il a subi un interrogatoire portant sur des faits ualifiés par le gouvernement d'atteinte à la sûreté de l'état.

Abacha a pris le pouvoir en 1993 et a dirigé le Nigeria d'une main de fer jusqu'à sa mort subite en 1998, suite apparemment à une crise cardiaque.

Abacha, qui est considéré généralement comme l'un des chefs d'état les plus corrompus de l'histoire du Nigeria, avait fait condamner Obasanjo à 15 ans de prison pour tentative de coup d'état.

Le général Abdulsalami Abubakar qui était l'officier le plus gradé de la hiérarchie militaire à la mort de Abacha, lui a succédé à la tête de l'état.

Abubakar a rapidement appliqué un certain nombre de réformes politiques pour rétablir un régime démocratique au Nigeria, après 15 ans de régime militaire.

Il a fait libérer Obasanjo, un ancien général d'armée à la retraite qui a été pendant une courte période le chef d'état militaire du Nigeria, de 1976 à 1979. Obasanjo s'est ensuite présenté aux élections présidentielles de 2000 et les a remportées, puis s'est fait ré-élire en avril 2004 pour un second mandat de quatre ans.
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