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Un ressortissant mexicain exécuté au Texas

dépêche de presse du 15 août 2002 - Associated Press - AP
Javier Suarez Medina
UNTSVILLE, Texas (AP) - Un Mexicain reconnu coupable d'avoir tué un policier de Dallas en 1988 a été exécuté mercredi en dépit des protestations selon lesquelles cette exécution violait les lois internationales et alors que le président mexicain en personne a appelé le gouverneur du Texas à la clémence.

Javier Suarez Medina est mort mercredi par injection. Peu avant son exécution, Suarez Medina, s'exprimant en anglais et en espagnol, a demandé pardon à la famille du policier dans une déclaration qui a duré plusieurs minutes. Au moment de l'injection, le condamné a commencé à entonner "Amazing Grace". Il a été déclaré mort neuf minutes plus tard.

La mère et le fils du policier tué se trouvaient parmi les témoins de l'exécution.

Conséquence directe de cette exécution, le président mexicain Vicente Fox a annulé une visite qu'il devait effectuer dans deux semaines dans quatre villes du Texas ainsi que la rencontre qu'il devait avoir avec George W. Bush en vacances dans son ranch texan. Au cours d'une conférence de presse organisée à la hâte mercredi soir, le porte-parole présidentiel Rodolfo Elizondo a expliqué que Fox ne rendrait pas au Texas parce que cet Etat a exécuté un Mexicain. "Cette décision est un signe sans équivoque du rejet de cette exécution. Il serait inapproprié, dans ces circonstances lamentables, d'effectuer cette visitre au Texas", a dit Elizondo.

Mardi, le bureau des grâces du Texas avait rejeté les appels à surseoir à l'exécution; les 17 membres du bureau ont refusé à l'unanimité que sa condamnation à mort soit commuée en prison à vie.

Des représentants du gouvernement mexicain, les avocats de Suarez et des opposants à la peine de mort estimaient pourtan que le condamné, âgé de 33 ans, qui dit être né au Mexique, devrait être épargné parce qu'il n'a pas pu demander l'aide des autorités mexicaines comme il en avait le droit lorsqu'il a été arrêté pour le meurtre de Lawrence Cadena, 43 ans, au cours d'une opération secrète des services des Narcotiques en 1988.

Suarez, qui avait 19 ans à l'époque, aurait du être informé du fait que sa citoyenneté mexicaine lui donnait droit à une aide du gouvernement mexicain selon les termes de la Convention de Vienne, un accord international ratifié en 1963 par les Etats-Unis.

Les autorités texanes ont estimé qu'il était impossible de prouver que l'accusé était bien né au Mexique. Les dires de l'accusé ont d'ailleurs changé entre ses divers interrogatoires et comparutions en justice.

Au moins quatre ressortissants mexicains ont été exécutés au Texas. Près d'une trentaine de détenus sur les 453 qui attendent dans le couloir de la mort du Texas sont étrangers dont 18 Mexicains.
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