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Japon : Vers une suspension de la peine de mort

dépêche de presse du 31 octobre 2005 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Japon
Shōkō Asahara
Le nouveau ministre japonais de la Justice a indiqué lundi qu'il allait suspendre la peine de mort, une démarche qui laissera les Etats-Unis seuls parmi les grands pays industrialisés à appliquer encore cette sentence.

Le ministre, Seiken Sugiura, nommé lundi à la suite d'un remaniement ministériel consécutif à la réélection du Premier ministre libéral Junichiro Koizumi, a indiqué que, par conviction personnelle, il ne signerait aucun ordre d'exécution, affirme l'agence de presse Kyodo.

Le Japon, qui exécute par pendaison, est vivement critiqué sur la scène internationale. Il lui est notamment reproché, pour éviter les appels de dernière minute, de ne prévenir les condamnés et leurs familles que quelques heures avant l'exécution.

Le Japon a déjà suspendu la peine de mort, de novembre 1989 à mars 1993. Au cours de cette période, les ministres de la Justice qui s'étaient succédé avaient tous refusé de laisser procéder aux exécutions.

Au cours de l'année dernière, le Japon n'a exécuté qu'une personne. Selon la presse, il s'agissait d'un homme reconnu coupable d'avoir tué deux femmes aux cours d'agressions.

Amnesty International, qui s'oppose à la peine de mort, accuse le gouvernement japonais d'essayer d'échapper aux critiques en procédant aux exécutions à la sauvette, quand le parlement n'est pas en session.

La peine de mort bénéficie cependant d'un clair soutien dans la population: selon un sondage réalisé en février à la demande du gouvernement, 81% des habitants de l'archipel y seraient favorables.

Le condamné en attente d'exécution le plus célèbre est Shoko Asahara, le gourou fondateur de la secte Aum Vérité Suprême, condamné à mort pour l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995. Cet acte a fait 12 morts et 5.500 blessés.

Ancien diplomate, Seiken Sugiura, a été émissaire en Inde et au Pakistan, chargé de faire progresser le processus de paix. Avant le remaniement ministériel, il était porte-parole du gouvernement.
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