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Russie : La Douma pourrait ratifier le protocole à la convention interdisant la peine capitale

dépêche de presse du 9 septembre 2005 - Ria Novosti
Pays :
peine de mort / Russie
MOSCOU. Le chef du comité des affaires internationales de la Douma, Konstantin Kossatchev, a espéré vendredi dans un entretien avec les journalistes que la chambre basse du parlement russe ratifierait pendant la session d'automne le sixième protocole à la Convention européenne sur les droits de l'homme interdisant la peine capitale.

Le document est à l'étude à la Douma depuis plusieurs années déjà. En adhérant au Conseil de l'Europe la Russie s'était engagée en 1996 à ratifier le protocole dans un délai de trois ans mais ne l'a pas fait jusqu'à présent. Cependant, le moratoire sur la peine capitale adopté par la Russie demeure en vigueur depuis 1996, a rappelé le député.

A la dernière session de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe certains europarlementaires ont demandé de priver la Russie de son droit de vote pour ne pas avoir respecté ses engagements.

Ils ont entrepris de collecter les signatures dans les couloirs de l'Assemblée pour interdire à la Russie d'assumer la présidence au Conseil de l'Europe si elle ne ratifie pas le protocole, a ajouté Kossatchev.

"Nous agirons partant de nos propres intérêts nationaux et non pas parce qu'on cherche à faire pression sur nous. C'est une question plus morale que politique", a déclaré le chef du comité des affaires internationales.

"Parmi les députés de la Douma il y a des partisans et des adversaires de la peine capitale. J'espère qu'au cours de la session d'automne nous arriverons à gagner à notre cause la majorité et à ratifier le document. Faute de quoi, la question sera reportée à la session de printemps", a-t-il poursuivi.

Interrogé sur son propre point de vue, Konstantin Kossatchev a dit qu'il soutient l'interdiction de la peine de mort.

"La peine capitale n'est pas une méthode efficace pour prévenir les crimes les plus graves, comme le terrorisme. Elle n'arrêtera pas les kamikazes qui commettent les attentats terroristes. D'autre part, l'existence de la peine de mort peut compliquer le règlement d'une situation en cas de prise d'otages. Si le terroriste sait qu'il sera condamné à mort il sera difficile de s'entendre avec lui", a expliqué le député.

La législation de la majorité des pays (notamment de ceux de l'Union européenne) interdit l'extradition de criminels vers les pays où ils risquent la peine capitale, a-t-il ajouté.

"D'autre part, c'est une question morale. Les problèmes de la vie humaine ne doivent pas dépendre des organes policiers", a souligné le chef du comité des affaires internationales.
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