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Centrafrique: l'ex-président André Kolingba condamné à mort

dépêche de presse du 26 août 2002 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Centrafrique
BANGUI (AFP) - L'ancien président centrafricain, le général André Kolingba, et une vingtaine de militaires centrafricains ont été condamnés à mort par contumace lundi à Bangui dans le cadre du procès des auteurs présumés du coup d'Etat du 28 mai 2001.

L'ex-président Kolingba (1981-1993) a été condamné à la peine capitale après avoir été reconnu "coupable du crime d'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat", selon le verdict lu par le président de la Cour criminelle de la République centrafricaine (RCA), Zacharie Ndouba.

Vingt-deux officiers et sous-officiers des Forces armées centrafricaines ont également été reconnus coupables du même crime et condamnés à la peine de mort par la Cour criminelle.

Cette Cour, devant laquelle ont été jugés vendredi par contumace 615 présumés putschistes en fuite, a suivi le réquisitoire du procureur général Joseph Bindoumi, qui avait requis la peine de mort contre ce groupe d'hommes présentés comme les "auteurs" du coup d'Etat manqué.

Trois fils de l'ancien président, Serge, Francis, et Arthur Kolingba, ainsi que le commandant Anicet Saulet, qui avait mené l'une des mutineries militaires de 1996-97, font partie de ce groupe de condamnés à mort.

Le député d'opposition Charles Massi, un militaire en disponibilité et en exil depuis début 2001 en France, ainsi qu'un colonel des douanes, figurent également parmi les condamnés à mort, alors que M. Bindoumi avait requis contre eux vendredi une peine de 20 ans de travaux forcés comme "co-auteurs" de la tentative de putsch.

Le général Guillaume Lucien N'djengbot, un proche d'André Kolingba, contre lequel avait été requis la peine capitale, a en revanche été placé dans ce groupe des "co-auteurs", dix personnes au total, condamnés à "20 ans de travaux forcés".

Ces inculpés ont été reconnus coupables "du crime de complicité d'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat", selon le verdict lu à l'ouverture de l'audience de lundi.

La Cour a par ailleurs ordonné la "confiscation des biens meubles et immeubles" des condamnés reconnus coupables "d'atteinte" ou de "complicité d'atteinte à la sûreté de l'Etat".

Tous les inculpés d'un troisième groupe d'environ 580 militaires ont été pour leur part reconnus coupables de "désertion pour complot" et condamnés "à dix ans de réclusion".

La Cour criminelle a par ailleurs délivré à l'issue du verdict un "mandat d'arrêt" contre tous les condamnés jugés par contumace, qui ont également été "déchus de leurs droits civiques".

A la suite d'une courte suspension, la Cour a repris le procès de certains des 82 présumés putschistes présents à Bangui.
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