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Afghan chrétien passible de mort: Washington "suit avec attention"

dépêche de presse du 21 mars 2006 - Agence mondiale d'information - AFP
WASHINGTON - Les Etats-Unis ont indiqué mardi "suivre avec attention" le cas d'un Afghan menacé d'exécution dans son pays pour s'être converti au christianisme, tout en soulignant qu'il s'agissait d'un problème d'interprétation de la Constitution afghane.

"Nous allons surveiller ceci très attentivement et avons parlé de ce sujet avec le ministre afghan des Affaires étrangères. Il s'agit d'un problème d'interprétation de la Constitution (...). Nous en sommes encore à une toute première étape et attendons de voir l'évolution de la situation", a souligné Sean McCormack, porte-parole du département d'Etat.

M. McCormack était interrogé sur le cas de Abdul Rahman emprisonné il y a deux semaines après avoir été dénoncé par des proches à la police pour sa conversion, intervenue il y a une quinzaine d'années. Il avait longtemps vécu en Allemagne et avait regagné l'Afghanistan l'an dernier, selon la presse allemande.

Conformément à la loi islamique de la charia en Afghanistan, il risque la peine de mort s'il refuse de redevenir musulman.

Washington qui a aidé à la mise en place du gouvernement afghan se montre pour le moment beaucoup moins enclin que d'autres capitales à dénoncer cette entrave à la liberté de culte.

L'objectif des Etats-Unis est que le procès soit "équitable, transparent", a-t-on poursuivi au département d'Etat. "Nous avons signifié à plusieurs reprises (au gouvernement afghan) que la liberté de culte et la tolérance étaient deux éléments importants de la démocratie. Et comme l'Afghanistan avance sur la route de la démocratie, ce sont des sujets que les Afghans auront à traiter et auxquels ils n'étaient pas habitué par le passé", a poursuivi M. McCormack.

Berlin et Rome ont indiqué vouloir porter cette affaire devant la communauté internationale.

L'Italie a fait part de sa "préoccupation" et indiqué que Rome "s'emploiera" à porter l'affaire "au plus haut niveau" lors du sommet européen de Bruxelles les 22 et 23 mars. A Berlin, le secrétaire d'Etat allemand à la Défense, Friedbert Pflüger, a qualifié cette situation d'"insupportable et (qui) doit susciter la protestation de l'ensemble de la communauté internationale".

A Washington, un parlementaire démocrate californien, Tom Lantos, a adressé une lettre au président afghan Hamid Karzai pour exprimer sa stupeur et son indignation devant les poursuites engagées contre Abdul Rahman, "alors que des soldats de toutes confessions, y compris des chrétiens, meurent pour défendre votre gouvernement".

"La tolérance et la liberté de culte, poursuit-il, sont des conditions sine qua non de la démocratie et sont des principes-clés dans la protection des droits de l'homme", ajoute-t-il, en appelant le président afghan à exiger l'abandon de ces poursuites.
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