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Moussaoui: l'accusation clôt son argumentaire pour la peine de mort

dépêche de presse du 12 avril 2006 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
ALEXANDRIA (Etats-Unis)

Les procureurs au procès de Zacarias Moussaoui à Alexandria ont annoncé mercredi avoir clôt la présentation des "circonstances aggravantes" justifiant selon eux une condamnation à mort du Français pour complicité avec les auteurs des attentats du 11-Septembre.

Les procureurs ont présenté pendant quatre journées d'audience au tribunal fédéral d'Alexandria (Virginie, est) la souffrance des victimes des attentats qui ont fait près de 3.000 morts, de leurs proches et des rescapés.

Témoignages déchirants, photos de cadavres carbonisés, cris de désespoir avant la mort ont ponctué ces audiences pendant lesquelles même une avocate de Zacarias Moussaoui n'a pu réprimer des larmes.

C'est avec le vol 93, le dernier à s'écraser ce jour-là, à 10H03 en Pennsylvanie (est), que l'accusation a terminé sa présentation.

Ses 40 passagers et membres d'équipage sont devenus des héros aux Etats-Unis pour s'être rebellés contre les quatre pirates de l'air qui l'avaient détourné. Un film sur ce vol doit d'ailleurs sortir aux Etats-Unis le 28 avril.

Selon l'accusation, Zacarias Moussaoui a rendus possibles les attentats en protégeant ses "complices d'Al-Qaïda", lorsqu'il a été interpellé le 16 août 2001 dans le nord des Etats-Unis.

Il avait alors nié être un terroriste et avoir des complices, permettant ainsi, selon les procureurs, que les attentats soient perpétrés.

Jeudi, les avocats de Zacarias Moussaoui doivent commencer à présenter les circonstances atténuantes -- en évoquant notamment sa santé mentale -- qui selon eux doivent lui épargner l'injection mortelle.

Le Français a, par ailleurs, le droit constitutionnel de prendre la parole pendant la phase des débats réservés à sa défense et son audition peut intervenir à tout moment à partir de jeudi.

Le 27 mars, Moussaoui avait usé de ce droit pour revendiquer un rôle dans les attentats du 11-Septembre, ce qu'il avait toujours nié auparavant. Ce témoignage et le mépris qu'il a affiché pour les victimes avaient mis sa défense en pièces.

Mais le Français était en prison le jour des attentats et certaines voix dissonantes, y compris de victimes, estiment qu'il est devenu "un bouc émissaire", alors que le cerveau des attentats et l'un de ses organisateurs, détenus par les Etats-Unis, ne sont pas jugés.

Le 3 avril, les jurés ont estimé que Zacarias Moussaoui était passible de la peine de mort.

Le verdict final n'interviendra qu'après la présentation des circonstances atténuantes, vers la fin du mois d'avril.
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