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Bucarest "surpris" de la condamnation à mort d'un Américain en Irak

dépêche de presse du 14 octobre 2006 - Agence mondiale d'information - AFP
BUCAREST - Le ministère roumain de la Justice s'est déclaré "surpris" samedi de la condamnation à mort par la justice irakienne d'un Américain d'origine irakienne, qui avait servi de guide aux trois journalistes roumains enlevés à Bagdad en mars 2005.

"Nous sommes surpris de cette condamnation, d'autant plus que nous n'avions été informés ni du début du procès contre Mohamed Munaf, ni des chefs d'accusation le visant", a déclaré un responsable du ministère, Razvan Radu.

L'ambassade des Etats-Unis à Bagdad a confirmé samedi que le "tribunal pénal central irakien a condamné à la peine de mort un ressortissant américain et cinq autres Irakiens dans l'affaire de l'enlèvement en 2005 de trois journalistes roumains"

Selon M. Radu, les autorités judiciaires roumaines avaient demandé à plusieurs reprises de pouvoir interroger M. Munaf qui fait également l'objet de poursuites à Bucarest, mais n'avaient reçu aucune réponse de la part du ministère irakien de la Justice.

La Roumanie avait par ailleurs envisagé de demander l'extradition de l'Américain, mais avait dû renoncer à cette démarche en raison de la confusion régnant sur la juridiction, américaine ou irakienne, sous laquelle il avait été placé.

Mohamed Munaf, 53 ans, avait été retenu en Irak par les forces américaines "pour des interrogatoires" aussitôt après la libération des trois journalistes, aux côtés desquels il avait été retenu en otage pendant 55 jours.

L'Américain qui vivait à Bucarest depuis plusieurs années, est accusé d'avoir servi de complice à un homme d'affaires roumano-syrien, Omar Hayssam, considéré comme le "cerveau" de l'enlèvement des journalistes.

En organisant ce rapt Hayssam espérait, selon le Parquet roumain, pouvoir quitter la Roumanie avec une importante somme d'argent provenant d'une "rançon" demandée par les ravisseurs, alors qu'il était dans le collimateur de la justice pour des affaires douteuses.

Placé en détention provisoire en avril 2005 en Roumanie, l'homme d'affaires avait été remis en liberté un an plus tard pour des "raisons médicales", avant de fuir le pays, probablement en juin.
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