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Peine de mort commuée au Pakistan pour un Britannique

dépêche de presse du 16 novembre 2006 - Agence mondiale d'information - AFP
Islamabad - Le président pakistanais Pervez Musharraf a commué jeudi la peine de mort d'un citoyen britannique, a annoncé le ministre de l'Intérieur, après, selon la presse anglaise, une intervention directe du prince Charles.

«Le président Musharraf a commué la peine de mort de Mirza Tahir Hussain en une peine de prison à vie», a indiqué à l'AFP le ministre pakistanais de l'Intérieur Aftab Sherpao.

M. Hussain, 36 ans, de Leeds, dans le nord de l'Angleterre, pourrait être très rapidement libéré, après avoir déjà passé 18 ans derrière les barreaux, selon des responsables officiels.

Le quotidien britannique The Times, qui a annoncé jeudi la commutation, impute la clémence présidentielle à une requête personnelle du prince Charles, héritier de la couronne britannique, faite lors de sa visite au Pakistan fin octobre.

Charles a aussi écrit au premier ministre pakistanais Shaukat Aziz, d'après le journal.

Le prince s'est déclaré jeudi «très heureux» dans un bref communiqué diffusé par ses services à Clarence House.

La pendaison de M. Hussain était programmée à l'origine en octobre pendant le séjour du prince et de son épouse. Elle avait finalement été reportée au 31 décembre.

«Nous accueillons avec plaisir l'annonce du président Musharraf (selon laquelle) la peine de Mirza Tahir Hussain va être commuée pour des raisons humanitaires», s'est aussi félicité le ministère britannique des Affaires étrangères.

Cette décision intervient alors que le premier ministre Tony Blair est attendu avant la fin novembre au Pakistan, selon le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

M. Hussain avait été condamné en 1989 pour le meurtre d'un chauffeur de taxi. Il a affirmé avoir agi en état de légitime défense, victime d'une agression sexuelle du chauffeur.

Le frère de M. Hussain, Amjad, qui s'est battu pour le sauver de la pendaison a salué la fin de «18 ans de cauchemar». «Je savais que le président Musharraf ne nous laisserait pas tomber», a-t-il dit à Londres.

«Nous sommes également reconnaissants à son Altesse royale pour la démarche qu'il a faite», a-t-il ajouté, en parlant du prince Charles.

En revanche, la famille du chauffeur de taxi tué s'est dite «enterrée sous une montagne de chagrin» et a promis une action en justice.
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