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L'ancien vice-président irakien Ramadan a été exécuté

dépêche de presse du 20 mars 2007 - Reuters
Pays :
peine de mort / Irak
BAGDAD (Reuters) - L'ancien vice-président irakien Taha Yassine Ramadan, condamné à mort pour le massacre de chiites à Doudjaïl dans les années 1980, a été pendu dans la nuit de lundi à mardi à Bagdad, quatre ans après le début de l'invasion de son pays par les Américains.

"A 3h00 du matin (00h00 GMT), Ramadan a été exécuté à Bagdad en présence de son avocat. Il n'a rien dit avant l'exécution, il a gardé le silence", a précisé le porte-parole du gouvernement irakien, Ali Dabbagh. Le corps sera remis à la famille dans la journée, a-t-il ajouté.

Sur la chaîne de télévision Al Djazira, le fils du condamné, Ahmad Ramadan, qui vit au Yémen, a précisé que son père serait inhumé dans la région de Tikrit, non loin de l'endroit où a été enterré l'ancien président Saddam Hussein, pendu le 30 décembre après avoir été condamné pour crimes contre l'humanité.

"Ce n'était pas une exécution, c'était un assassinat politique", a déclaré par téléphone de Sanaa Ahmad Ramadan à propos de la mort de son père.

L'un des avocats de Ramadan a précisé que son client avait demandé dans son testament à être "inhumé près du président" Saddam et avait également "demandé à ses amis de prier pour lui".

En première instance, en novembre, Ramadan avait été condamné à la prison à vie, au terme du procès des responsables présumés du massacre de 148 chiites à Doudjaïl dans les années 1980.

Ce procès avait débouché sur la condamnation à mort et la pendaison de Saddam Hussein et de deux autres ex-dirigeants irakiens, Barzane al Tikriti, le demi-frère de l'ex-raïs, et Aouad al Bandar, ancien président du tribunal révolutionnaire irakien.

Mais une cour d'appel avait ensuite disposé que Ramadan méritait aussi d'être pendu, ce qu'a confirmé le 12 février le président de la Haute Cour, Ali Al Kahachi, bien que l'accusé maintienne n'avoir "rien fait de mal".

"Je jure devant Dieu tout-puissant que je suis innocent et qu'il se vengera sur quiconque m'a accablé", s'était alors exclamé l'accusé, issu d'une famille de paysans de la région de Mossoul, dans le nord du pays, où il a été capturé par des combattants kurdes en août 2003 avant d'être livré à l'armée américaine.

Selon l'ONG Human Rights Watch, non seulement le procès initial des responsables du massacre de Doudjaïl a laissé à désirer du point de vue de l'équité, mais en outre les preuves de l'implication de Ramadan dans cet épisode sont ténues.

Pour sa part, Louise Arbour, haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, avait invité la Cour a épargner la vie de l'accusé en faisant valoir que la peine de mort était contraire au droit international.
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