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Amnesty dénonce le recours fréquent à la peine capitale en Irak

dépêche de presse du 20 avril 2007 - Reuters
Pays :
peine de mort / Irak
LONDRES (Reuters) - Les sentences de mort sont de plus en plus fréquentes en Irak depuis le rétablissement de la peine capitale en 2004 et ce pays est maintenant classé quatrième au palmarès des Etats les plus portés sur les exécutions, affirme Amnesty International.

L'ONG de défense des droits de l'homme indique dans un rapport que l'Irak a condamné à mort plus de 270 personnes depuis que les Américains ont rendu le pouvoir aux Irakiens à la mi-2004. Une centaine de ces condamnés ont depuis été exécutés.

"L'Irak figure maintenant parmi les pays ayant comptabilisé le plus grand nombre d'exécutions en 2006", affirme Amnesty. "Des chiffres plus élevés n'ont été signalés qu'en Chine, en Iran et au Pakistan."

Parmi les personnes condamnées à mort, on peut citer l'ancien président Saddam Hussein et trois de ses collaborateurs, condamnés l'an dernier pour crimes contre l'humanité pour leur rôle dans de nombreux meurtres dans les années 1980.

Mais en dehors de ces exécutions très médiatisées qui, selon Amnesty, se sont déroulées à l'issue d'un procès "qui ne remplissait pas les conditions d'un procès équitable au regard du droit international", l'ONG s'est également dit préoccupée par d'autres affaires jugées par la Cour pénale irakienne.

Les condamnations à mort sont souvent prononcées après des procès très brefs où les accusés sont mal défendus, rarement autorisés à présenter leurs arguments et souvent torturés pour leur soutirer des aveux utilisés contre eux.

"Le rétablissement de la peine de mort en Irak et son extension à d'autres crimes était une mesure rétrograde", estime Amnesty. "Plus encore, c'est une mesure terriblement à courte vue et qui a contribué à aggraver, plutôt qu'à apaiser, la crise actuelle en Irak."

Amnesty exhorte l'Irak à adopter un moratoire sur les exécutions et à abolir la peine capitale, que dénoncent l'Union européenne et les Nations unies mais qui est toujours appliquée aux Etats-Unis.
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