Plan du site

L'abolition universelle de la peine de mort, une priorité de l'Europe

dépêche de presse du 9 octobre 2007 - Agence mondiale d'information - AFP
L'Europe a été confirmée mardi à Lisbonne comme "zone libre de la peine de mort" et entend faire de son abolition universelle une de ses priorités aussi bien auprès de ses citoyens que sur la scène internationale

Au cours d'une conférence organisée avec la présidence portugaise de l'Union européenne (UE) et la Commission européenne, le Conseil de l'Europe a proclamé le 10 octobre comme "Journée européenne contre la peine de mort" qui sera marquée tous les ans par diverses initiatives en faveur de son abolition.

"Nous confirmons ainsi l'Europe comme une zone libre de la peine de mort avec le ferme espoir que cette zone sera prochainement étendue au reste du monde", a affirmé au nom de Conseil de l'Europe le ministre des Affaires étrangères serbe, Vuk Jeremic, président de son comité de ministres.

Le Conseil de l'Europe, dont font partie 47 pays, et où les décisions se prennent à la majorité, a ainsi contourné un véto opposé à cette initiative au sein de l'UE par la Pologne qui l'estimait "inutile" sauf à l'élargir à une "Journée de défense de la vie" pour y inclure l'interdiction de l'euthanasie et de l'avortement.

"La peine de mort constitue une violation des droits de l'Homme, du droit à la vie et du droit à ne pas être soumis à la torture à des traitements ou des peines, inhumains ou dégradants", a estimé M. Jeremic, en présence notamment du Premier ministre portugais José Socrates, du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, et du président du Conseil de l'Europe Terry Davis.

Les trois institutions soutiendront un ensemble de mesures auprès du grand public pour expliquer en quoi la peine de mort est "une peine barbare qui ne décourage pas le crime", comme l'a affirmé M. Davis, et multiplieront les interventions auprès de leurs partenaires des autres continents en faveur de son abolition.

Dans l'immédiat elles soutiendront la présentation d'une résolution auprès de l'Assemblée générale des Nations unies en faveur d'un moratoire universel des exécutions, qui devrait être présenté à l'initiative de l'Italie.

Les intervenants à la conférence, qui a eu pour thème "tuer n'est pas faire justice", se sont félicités de ce que 133 pays dans le monde ont légalement ou dans la pratique aboli la peine de mort, tout en soulignant qu'en 2006 1.591 personnes ont été exécutées dans 25 pays.

Ils ont rappelé que 99% des exécutions connues ont eu lieu en Chine, aux Etats-Unis, en Irak, en Iran, au Pakistan et au Soudan et l'action de l'Europe reste "urgente et nécessaire".

En Europe la peine de mort a été officiellement abolie dans 46 des 47 pays du Conseil de l'Europe - la Russie s'étant engagée à le faire prochainement - et aucune exécution n'a eu lieu dans ces pays depuis 1997.

La Biélorussie - qui ne fait pas partie du Conseil de l'Europe - constitue la seule exception et continue à exécuter des personnes.

Le Premier ministre portugais a estimé que l'abolition de la peine de mort en Europe est "une conquête de la civilisation qui doit être universalisée".

"Le crime ne se combat pas avec la mort mais avec la justice", a argumenté M. Socrates, rappelant que son pays avait été le premier à abolir la peine capitale dès 1867.

"Dans les pays où elle est appliquée il n'y a pas moins de crimes et plus de sécurité", a-t-il ajouté, estimant que "la peine de mort n'est pas un châtiment efficace ni juste" et que partout dans le monde il faut remplacer "la violence de la vengeance par l'exercice de la justice".

Documents liés

Partager…