Plan du site

Liberia: les députés votent pour le rétablissement de la peine de mort

dépêche de presse du 8 mai 2008 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Libéria
MONROVIA, 8 mai 2008 - L'assemblée nationale libérienne a adopté mercredi une loi en faveur de la peine de mort, abolie en 2005, suscitant l'inquiétude des organisation de défense des droits de l'Homme, a-t-on appris jeudi de source parlementaire.

Les députés ont voté une loi prévoyant la peine de mort pour les personnes coupables de vol à main armée, vol de véhicule et acte de terrorisme lorsque ces crimes sont accompagnés de meurtre. Mais pour entrer en vigueur, la loi doit encore être promulguée par la présidente Ellen Johnson Sirleaf.

Dévasté par 14 ans de guerre civile (1989-2003), le Liberia fait face à un important taux de criminalité. A plusieurs reprises, la police a demandé des peines plus lourdes pour inverser la tendance.

"La décision prise par le Parlement n'est pas bonne car l'ONU est contre la peine de mort", a déclaré jeudi à l'AFP Dempster Brown, qui dirige une coalition de mouvements de défense des droits de l'Homme. "Le Parlement n'a même pas consulté la société civile avant de prendre cette décision", a-t-il souligné.

En 2005, le Liberia avait signé un protocole international s'engageant à prendre toutes les mesures en vue d'abolir la peine de mort. Mais selon des députés, la peine de mort est toujours inscrite dans les textes.

"Si le président a signé un document, au plan international, pour abolir la peine de mort, le Parlement n'est pas au courant de cela. Rien de tel n'a été ratifié par l'Assemblée", a assuré le porte-parole de l'Assemblée nationale Issac Red.

"Avec la nouvelle loi, nous espérons que la police dispose de tout ce dont elle a besoin pour libérer la population du cauchemar" de l'insécurité, a-t-il souligné.

La loi adoptée mercredi prévoit également que les auteurs de vol à main armée, vol de véhicule et acte de terrorisme ne peuvent pas être libérés sous caution.
"Jusqu'à présent, notre crainte était la faiblesse de la loi. Après avoir souffert pour arrêter les criminels, on pouvait les voir deux jours plus tard dans la rue", a déclaré le porte-parole de la police Alvin Jask.
"Maintenant que la loi a été adoptée, nous sommes confiants sur une baisse des vols à main armée", a-t-il conclu.
Partager…