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Peine de mort requise contre un accusé de l'attentat de Bali

dépêche de presse du 30 juin 2003 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Indonésie
DENPASAR (AFP) - Un procureur indonésien a requis lundi la peine de mort contre Amrozi, le premier des accusés de l'attentat islamiste qui avait fait 202 morts en octobre dernier sur l'île touristique de Bali.
La police a de son coté continué à marquer des points contre le réseau régional de la Jamaah Islamiyah (JI), tenu pour responsable de l'attaque et fortement soupçonné d'être lié à Al-Qaïda, en arrêtant un des cinq suspects de l'attentat encore en fuite. Les policiers indonésiens, aidés notamment par des policiers australiens, ont déjà arrêté plus de 30 suspects liés à l'attentat de Bali.


Amrozi, un mécanicien de 40 ans, converti à l'islamisme radical, avait été le premier à être interpellé, en novembre dernier. Il est principalement accusé d'avoir acheté une tonne de produits chimiques et le fourgon ayant servi à l'attentat de Bali, une région fréquentée par les touristes étrangers et surnommée "l'île des Dieux". Amrozi a accueilli avec calme le réquisitoire, sans surprise, du procureur, après plusieurs semaines de procès. Le père d'une des victimes australiennes a lui laissé éclaté sa rage. "Amrozi, tu es mort !", a crié Spike Stewart.

L'accusé a fait savoir par ses avocats qu'il n'avait pas peur de la mort. Les condamnés à la peine capitale sont fusillés en Indonésie. Le procès doit reprendre le 14 juillet avec les plaidoiries de la défense.

Au même moment, à Jakarta, la police annonçait l'arrestation d'un des complices d'Amrozi, Idris, 35 ans. Idris a été décrit comme l'adjoint du coordonateur de l'attaque, Imam Samudra, dont le procès a aussi débuté à Bali Idris a été arrêté il y a quinze jours dans l'île de Sumatra, avec neuf autres membres présumés de la JI. Il préparait d'autres attentats en Indonésie, selon la police, qui n'a pas donné de précisions.

Idris a notamment joué un rôle de messager et de logisticien dans la préparation de l'attaque de Bali, d'après les enquêteurs. C'est aussi lui qui le soir de l'attaque du 12 octobre 2002 a utilisé un téléphone mobile pour faire exploser une charge, qui n'a pas fait de victimes, près du consulat américain de Bali.

Presque au même moment, un kamikaze s'était fait exploser dans un restaurant, le Paddy's Bar, tuant huit personnes. Quelques secondes après, le fourgon rempli de plus d'une tonne d'explosifs acheté par Amrozi avait dévasté le Sari Club, une discothèque bondée toute proche. Outre les 202 morts, plus de 300 personnes avaient été blessées, certaines grièvement brûlées.

L'attentat avait traumatisé l'Australie, dont 88 ressortissants ont péri, fait plonger la fréquentation touristique de Bali, et entraîné une prise de conscience en Indonésie -premier pays musulman au monde par sa population- de la réalité de la menace du terroriste islamiste. Le commando a choisi de frapper les Etats-Unis et leurs alliés, perçus comme opprimant les musulmans à travers le monde, en choisissant d'attaquer des Occidentaux à Bali.

La police traque toujours quatre autre suspects de l'attentat, dont Hambali, un Indonésien, l'ancien chef opérationnel de la JI, et qui serait le lien entre ce réseau et Al-Qaïda. Ces suspects avaient participé en février 2002 à Bangkok à une réunion qui avait déterminé la stratégie de la JI d'attaquer des "cibles molles" en Asie du Sud-Est. La JI, dont certains cadres ont été entraînés en Afghanistan, veut imposer par la terreur un Etat islamique sur une partie de l'Asie du Sud-Est.

Une centaine de ses membres ont été arrêtés en Indonésie, en Malaisie, à Singapour, aux Philippines depuis 2001, ainsi que plus récemment au Cambodge et en Thaïlande. Dans ce dernier pays, un commando de la JI prévoyait des attentats contre des ambassades --dont celle des Etats-Unis-- à Bangkok et des sites touristiques, notamment les stations balnéaires de Phuket et Pattaya.
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