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Tireur de Washington: la Cour suprême ouvre la voie à l'exécution mardi

dépêche de presse du 9 novembre 2009 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Etats-Unis
WASHINGTON — La Cour suprême des Etats-Unis a refusé d'accorder un sursis à John Allen Muhammad, le tireur de Washington qui doit être exécuté mardi pour le meurtre de dix personnes tuées au hasard dans la capitale fédérale et sa banlieue en 2002.

"La demande de suspension de l'exécution présentée au président de la Cour suprême est rejetée", a indiqué lundi la plus haute juridiction des Etats-Unis dans sa décision.

John Allen Muhammad a été condamné à mort en 2004 pour une série de meurtres qui avait fait dix morts et trois blessés pendant trois semaines entre le 2 et le 22 octobre 2002, semant la panique dans la région de Washington et déclenchant une intense chasse à l'homme.

Le tireur se dissimulait dans le coffre de sa voiture pour abattre ses victimes d'une seule balle à l'extérieur de centres commerciaux, d'écoles ou de stations service. Une personne avait été abattue à Washington, six dans l'Etat voisin du Maryland et trois en Virginie.

Le tireur, qui avait 41 ans au moment de son arrestation, était accompagné pendant la tuerie de John Lee Malvo, 17 ans. Ce dernier a été condamné à la prison à vie car il était mineur au moment des faits.

Les avocats du condamné demandaient à la plus haute juridiction des Etats-Unis de laisser davantage de temps à leur client pour aller au bout de ses possibilités d'appel. Les condamnés à mort passent en moyenne douze ans dans le couloir de la mort avant leur exécution. John Allen Muhammad en a passé moins de six.

Mais les neuf juges de la Cour suprême ne lui en ont pas laissé le temps, une décision contestée par trois d'entre eux.

Dans une déclaration annexée à la décision, le juge John Stevens estime que "cette affaire illustre une fois de plus qu'il est pervers d'exécuter des détenus avant que les procédures d'appel soient entièrement achevées".

"En refusant à M. Muhammad une suspension à son exécution, nous laissons la Virginie tronquer notre processus de délibération pour une affaire - impliquant un condamné dans le couloir de la mort - qui requiert la plus haute attention", a déploré le juge Stevens.

Les avocats du condamné estimaient que leur client n'avait pas été correctement représenté pendant son procès. Lorsqu'il a demandé, pendant une partie de son procès, à se défendre lui-même, son avocat aurait dû selon eux objecter qu'il était dans l'incapacité mentale de le faire.

En effet, affirmaient-ils, il présentait, sur la foi d'un neurologue, "de graves anomalies" cérébrales.

De plus, "son avocat lors du procès savait qu'il existait un diagnostic de maladie mentale et avait personnellement vu M. Muhammad aux prises avec de graves symptomes de troubles psychiatriques avant le début du procès".

"Sa paranoïa et ses bouffées délirantes étaient évidentes et ont eu un effet dévastateur sur le comportement de John Allen Muhamad", expliquaient-ils. Il a, énuméraient ses avocats, refusé de coopérer avec l'expert psychiatrique, empêchant que soit présenté au jury son état de santé mentale, et offert une plaidoirie incohérente où il "divaguait".

Ses avocats actuels avaient déposé des recours devant les juridictions inférieures mais une cour d'appel fédérale de Virginie (est) les avait rejetés, estimant que le résultat du procès aurait été le même s'il ne s'était pas représenté lui-même.
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