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Chine: cinq nouvelles condamnations à mort après les émeutes du Xinjiang

dépêche de presse du 23 décembre 2009 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Chine
PEKIN — La justice chinoise a prononcé cinq nouvelles peines de mort après les émeutes interethniques meurtrières de juillet à Urumqi, au Xinjiang (nord-ouest), portant le total des condamnations à la peine capitale à 22, a annoncé jeudi un responsable de la municipalité.

Ma Xinchun, un porte-parole de la municipalité d'Urumqi, a indiqué à l'AFP que sur les 22 personnes jugées cette semaine, cinq ont été condamnées à mort avec un sursis de deux ans, une peine généralement commuée en prison à vie.

"Huit autres ont été condamnés à la prison à vie et quatre à des peines de dix ans de prison ou plus", a dit M. Ma, qui a refusé de donner d'autres détails, notamment sur l'origine ethnique des condamnés.

Quelque 63 personnes ont été déjà jugées pour leur participation aux émeutes.

Neuf des condamnés à mort ont été exécutés en novembre, quatre mois après les pires violences en Chine depuis des décennies qui ont fait près de 200 morts et plus de 1.600 blessés.

Les principales victimes lors des violences du 5 juillet avaient été des Hans, l'ethnie majoritaire en Chine.

Les jours suivants, ces derniers s'étaient vengés, lançant des expéditions punitives contre des Ouïghours -- ethnie de langue turque majoritaire au Xinjiang -- dans les rues d'Urumqi, capitale de cette région autonome aux confins de l'Asie centrale.

Les émeutes avaient été suivies d'arrestations en masse dans la communauté ouïghoure.

Selon la dissidence ouïghoure en exil, les violences avaient éclaté après une manifestation pacifique de protestataires demandant la lumière sur le meurtre de deux Ouïghours dans une usine du sud de la Chine.

Les autorités, elles, ont accusé les "séparatistes ethniques" de ces violences, sans fournir de preuves.

Au Xinjiang, région majoritairement peuplée de musulmans, une partie de l'ethnie majoritaire ouïghoure -- 8 millions de personnes -- dénonce la discrimination religieuse et culturelle dont elle fait l'objet sous couvert de lutte antiterroriste et la présence accrue de Hans, venus du reste de la Chine dans le cadre de la politique de développement économique de cette région.
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