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Chine: ultimes efforts pour empêcher l'exécution d'un Britannique mardi

dépêche de presse du 28 décembre 2009 - Agence mondiale d'information - AFP
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PEKIN — Des proches d'un Britannique condamné à mort en Chine et dont l'exécution est prévue mardi ont annoncé avoir rencontré celui-ci lundi dans sa prison du Xinjiang et déposé un ultime recours en grâce.

L'exécution d'Akmal Shaikh, si elle a lieu, sera la première d'un ressortissant de l'Union européenne en Chine depuis 50 ans, selon ses avocats.

"Il ne savait pas ce qui se passe et il espère une grâce", a déclaré à l'AFP l'un des deux cousins qui l'ont vu. "Nous lui avons dit de garder espoir, et nous lui avons dit que la date (de l'exécution) a été fixée à demain".

"Mais nous espérons encore, que pour des raisons de compassion, nous pourrons obtenir un sursis ou un changement de décision", a dit Soohail Shaikh, précisant avoir déposé un ultime recours en grâce.

Ses cousins "ont passé une heure et demie avec lui ce matin, et ont pu lui transmettre des messages de la famille", a déclaré à l'AFP Sally Rowen, directrice juridique à Reprieve, une ONG d'aide juridique dont le siège est à Londres.

Il s'agissait du premier contact direct de M. Shaikh et de membres de sa famille en deux ans.

Cet homme de 53 ans, père de trois enfants qui souffre, selon ses proches, de troubles bipolaires, a été condamné à mort pour trafic de drogue et doit être exécuté mardi, après la confirmation de sa peine le 21 décembre par la Cour suprême, ont indiqué ses avocats.

Pékin n'a toutefois pas communiqué de date pour son exécution et aucun porte-parole du gouvernement régional du Xinjiang (nord-ouest) n'était disponible lundi.

M. Shaikh avait été arrêté en septembre 2007 au Xinjiang en possession de quatre kilos d'héroïne. Sa famille assure que des criminels ont profité de sa vulnérabilité psychologique pour lui faire transporter de la drogue.

Des représentants consulaires britanniques se trouvaient lundi avec ses proches au Xinjiang pour les assister.

Reprieve avait annoncé dimanche que deux cousins du condamné devaient arriver à Urumqi et espéraient le voir lundi.

"Une fois sur place, ils vont remettre une requête demandant une révision du jugement au tribunal local qui a initialement prononcé la peine de mort ainsi qu'à la Cour suprême", avait indiqué un communiqué de l'ONG.

Ils devaient également remettre une demande de grâce adressée au président chinois Hu Jintao, ajoutait le texte.

Dans sa requête de grâce, l'un des cousins, Soohail Shaikh, "demande que soit menée une évaluation complète de (la) santé mentale" du condamné.

Le Premier ministre britannique Gordon Brown a plusieurs fois soulevé le cas de M. Shaikh auprès des dirigeants chinois et demandé que sa vie soit épargnée.

Le Foreign Office a appelé il y a une semaine la Chine à la clémence. Une manifestation était prévue lundi devant l'ambassade de Chine à Londres.

Pékin a affirmé la semaine dernière, par la voix d'un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, que "les autorités judiciaires chinoises ont géré ce cas conformément à la loi".

"Le trafic de drogue est un crime sérieux dans la pratique internationale. Pendant tout le processus judiciaire, les droits de la défense ont été respectés et garantis", a affirmé Mme Jiang Yu, soulignant que la Chine avait offert immédiatement à la Grande-Bretagne "l'information consulaire et permis les visites consulaires".
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