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Peine de mort: Zapatero annonce une commission pour un moratoire universel

dépêche de presse du 24 février 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
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Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a annoncé mercredi à Genève la création d'une commission internationale sur la peine de mort pour un moratoire universel d'ici à 2015.

Cette commission "sera opérationnelle au deuxième semestre de cette année", a déclaré M. Zapatero en ouvrant le quatrième Congrès mondial contre la peine de mort, en présence de nombreux ministres européens.

Le congrès doit réunir jusqu'à vendredi un millier de représentants gouvernementaux, organisations de défense des droits de l'homme et chercheurs.

Si plus des deux tiers des pays membres des Nations unies, soit environ 140 pays, ont aboli la peine de mort ou appliquent un moratoire sur l'exécution des peines, "nous ne pouvons nous contenter de cela", a déclaré M. Zapatero, dont le pays assure la présidence de l'Union européenne.

"L'abolition gagne du terrain, mais pas assez rapidement", a abondé le secrétaire d'Etat italien aux Affaires étrangères Vicenzo Scotti : "il est temps d'abolir la peine capitale dans le monde", a-t-il insisté.

Encore légales dans 58 Etats, plus de 90% des peines capitales ont été exécutées dans cinq pays en 2008 : au moins 1.700 en Chine, 346 en Iran, 102 en Arabie saoudite, 37 aux Etats-Unis et 36 au Pakistan, selon les organisateurs du congrès.

La commission réunira "des personnalités de haute autorité morale et au prestige reconnu internationalement, de toutes les régions du monde"; elle s'appuiera sur un groupe de représentants de gouvernements engagés pour l'abolition de la peine capitale, a encore expliqué M. Zapatero.

"Nous avons devant nous cinq ans pour atteindre un objectif, qui est que les exécutions cessent dans le monde. C'est à notre portée", a-t-il précisé. Il a souligné qu'il s'agissait seulement d'une "étape précédant une abolition totale".

Une nouvelle résolution appelant à un moratoire doit être présentée à l'autome lors de l'assemblée générale des Nations unies, qui avait adopté des textes similaires en 2007 et 2008, a rappelé M. Zapatero.

Le directeur général adjoint pour les relations extérieures de la Commission européenne Karel Kovanda a expliqué que l'Union européenne faisait campagne contre la peine de mort auprès de tous ses partenaires, même le Japon et les Etats-Unis.

"Nous sommes aujourd'hui à un moment crucial du combat contre la peine de mort, un vrai tournant", a pointé la vice-ministre norvégienne des Affaires étrangères Gry Larsen. Elle a ajouté que l'abolition de la peine de mort aux Etats-Unis, encore légale dans 35 Etats, enverrait "une signal très fort".

"J'observe une tendance internationale que personne ne peut arrêter. Donc pour moi, savoir quand les Etats-Unis en feront partie est juste une question de temps", a-t-elle avancé.

L'ancien ministre français de la Justice Robert Badinter a rappelé qu'en 1981, année où la France avait aboli la peine de mort, 34 (BIEN 34) Etats seulement l'avaient précédée.

"Mesurez le chemin parcouru ! Aujourd'hui, l'abolition est légèrement majoritaire dans le monde", s'est-il exclamé, ajoutant: "ce n'est pas pour autant qu'il faut s'arrêter".

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