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Quelque 300 Nigériens détenus en Libye vont être rapatriés, annonce Niamey

dépêche de presse du 18 juin 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
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NIAMEY - Quelque 300 Nigériens actuellement détenus en Libye vont être rapatriés la semaine prochaine pour purger leur peine dans leur pays, et Tripoli a décidé de surseoir aux exécutions de 22 autres Nigériens condamnés à mort, a annoncé vendredi le gouvernement nigérien.

"Il y a quelque 300 Nigériens condamnés à des peines privatives de liberté qui peuvent faire l'objet de transfert pour purger leur peine au Niger d'ici à la semaine prochaine, et nous prenons des dispositions pour leur rapatriement", a déclaré à des journalistes à Niamey le porte-parole du gouvernement Laouali Dan Dah.

Une délégation nigérienne, comprenant notamment les ministres de l'Intérieur et de la Justice, est revenue vendredi matin d'une visite en Libye faite à la demande du chef de la junte au pouvoir au Niger depuis février, le général Salou Djibo, qui s'y était lui-même rendu dimanche.

L'exécution le 30 mai en Libye de trois ressortissants nigériens pour des "actes criminels" avait soulevé une vive émotion au Niger.

La Libye a par ailleurs "décidé de surseoir" aux exécutions des "22 Nigériens condamnés à mort" par sa justice, a déclaré M. Dan Dah.

Parmi ces condamnés, qui "pour l'essentiel sont reconnus coupables de crimes de sang", il y a "14 (cas) en cours de confirmation et huit (dont les condamnations) sont devenues définitives", a-t-il poursuivi.

Tripoli donne à Niamey "la possibilité de solliciter le pardon des victimes, conformément aux lois libyennes", a-t-il expliqué.

"Nous allons identifier les familles et solliciter leur pardon et (examiner) la possibilité de leur indemnisation", a indiqué le porte-parole.

Une fois ce pardon accepté, les condamnés à mort nigériens pourraient voir leur peine "transformée en une peine de prison à vie et donc faire plus tard l'objet de transfert au Niger", a-t-il souligné.

Selon Moustapha Kadi, président du Collectif nigérien des organisations des droits de l'homme et de la démocratie (CODDHD), au total "506 Nigériens" étaient jusque-là détenus dans les prisons libyennes.

La Fondation Kadhafi présidée par Seif al-Islam, un fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, "a décidé de prendre en charge l'indemnisation (des familles) des victimes libyennes", a également affirmé M. Kadi, qui faisait partie de la délégation nigérienne.

Depuis jeudi, les prisonniers devant être rapatriés ont été regroupés dans un centre à Sebha (sud) et dans un autre à Tripoli, a-t-il précisé.

L'accord de rapatriement a été conclu sur la base de la convention d'entraide judiciaire signée en mai 2008 entre les deux pays et adoptée tout récemment par Niamey.

Des milliers de Nigériens vivent en Libye, où ils travaillent souvent comme ouvriers sur des chantiers ou comme domestiques.
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