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Iranienne condamnée à la lapidation: Téhéran rejette les ingérences

dépêche de presse du 17 août 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
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TEHERAN — L'Iran a demandé mardi aux pays occidentaux de ne pas interférer dans la question de l'Iranienne condamnée à mort par lapidation, en soulignant que l'affaire est toujours "en cours d'examen", selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Le cas de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, mère de famille de 43 ans condamnée à mort par lapidation en 2006 pour adultère et complicité dans le meurtre de son mari selon Téhéran, a suscité ces dernières semaines une intense mobilisation des pays occidentaux, qui ont réclamé qu'elle ne soit pas exécutée.

"Les procédures judiciaires sont très strictes, particulièrement concernant les affaires de meurtre", a déclaré Ramin Mehmanparast lors de son briefing hebdomadaire.

"Plus la sentence est lourde et plus la justice est méticuleuse dans l'examen de l'affaire, et c'est ce qui est en cours", a ajouté le porte-parole.

Répondant aux nombreux appels internationaux à la clémence, l'Iran a annoncé en juillet la suspension temporaire de la peine de Mme Mohammadi-Ashtiani. Son cas "est toujours en cours d'examen et rien n'a été décidé pour l'instant", avait indiqué le 5 août un responsable iranien à une commission des droits de l'Homme de l'ONU à Genève.

Contestant la version officielle iranienne, les avocats de Mme Mohammadi-Ashtiani affirment qu'elle n'a été initialement condamnée à la lapidation que pour adultère, et que l'accusation de complicité dans le meurtre de son mari a été rajoutée ultérieurement par les autorités.

"Aucune nation indépendante n'accepte que d'autres pays interfèrent dans ses décisions judiciaires, (...) et les pays occidentaux ne doivent pas exercer de pressions", a poursuivi le porte-parole.

Il a également estimé que la mobilisation occidentale en faveur de Mme Mohammadi-Ashtiani résultait d'une "approche politisée", liée au conflit entre l'Iran et la communauté internationale à propos du programme nucléaire iranien.

M. Mehmanparast a à nouveau rejeté toute idée de libérer la condamnée, comme l'a notamment suggéré le président brésilien Lula qui a proposé d'accueillir Mme Mohammadi-Ashtiani au Brésil si Téhéran faisait un geste de clémence.

"Si nous libérons les personnes condamnées pour meurtre, il n'y aura plus de sécurité", a-t-il affirmé. Quand le Brésil aura pris connaissance du dossier, "il comprendra que tout ce tumulte a été créé pour porter atteinte aux relations irano-brésiliennes", a ajouté le porte-parole.

Le président Mahmoud Ahmadinejad, dans des déclarations traduites en anglais et publiées lundi par le site de la chaîne iranienne en anglais Press-TV, a lui aussi réaffirmé que l'autorité judiciaire iranienne "n'est pas d'accord" pour envoyer Mme Mohammadi-Ashtiani au Brésil.

"Il n'y a aucun besoin de créer un problème au président Lula", a-t-il affirmé, ajoutant que l'Iran "préfère exporter sa technologie au Brésil que de telles personnes".
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