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Exécutions en Guinée Equatoriale: l'opposition dénonce la passivité de Madrid

dépêche de presse du 2 septembre 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
MADRID — L'opposition équato-guinéenne en exil en Espagne a condamné fermement jeudi l'exécution, le 21 août, de quatre hommes accusés d'être impliqués dans une attaque contre le palais présidentiel en 2009, dénonçant la passivité de Madrid, l'ancienne puissance coloniale.

"Nous voulons aujourd'hui manifester notre plus énergique rejet" de ces exécutions, a déclaré Aquilino Nguema, secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le développement social (UDDS) lors d'une conférence de presse à Madrid.

Les hommes exécutés "se trouvaient en exil au Bénin", où ils ont été capturés en janvier lors d'une opération menée par des agents "de la sécurité (du président de Guinée Equatoriale Teodoro) Obiang", a-t-il affirmé.

Amnesty International a dénoncé l'exécution le 21 août à Malabo, après un court procès devant une cour martiale, de José Abeso Nsue, Manuel Ndong Anseme, Alipio Ndong Asumu et Jacinto Micha Obiang.

Les autorités de Guinée équatoriale ont reconnu que les quatre hommes avaient été condamnés à mort, mais n'ont ni confirmé ni démenti leur exécution.

En février 2009, des hommes armés venus par la mer avaient tenté de débarquer à Malabo pour, selon la Guinée équatoriale, attaquer le palais présidentiel dans l'intention de tuer le chef d'Etat, Teodoro Obiang Nguema.

"Le procès s'est déroulé sans les garanties minimales pour les accusés", a dénoncé l'opposition en exil, et sans possibilité d'appel puisqu'ils "ont été exécutés immédiatement" après la sentence.

Qualifiant les quatre hommes de "réfugiés politiques", M. Nguema a dénoncé la passivité de l'Espagne en tant qu'ancienne puissance coloniale, affirmant que la Guinée Equatoriale "n'est pas différente du Sahara Occidental ou de Cuba", deux zones qui font l'objet d'un intense travail diplomatique espagnol.

"Nous ne savons pas si l'Espagne soutient la démocratisation réelle et effective de la Guinée Equatoriale", a-t-il déclaré, soulignant que Madrid a mis dix jours à réagir à cette exécution.

Le gouvernement espagnol a exprimé lundi sa "consternation" et a convoqué l'ambassseur équato-guinéen à Madrid pour lui communiquer son "inquiétude et sa condamnation des faits". Les Etats-Unis se sont déclarés "profondément préoccupés".
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