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Zapatero crée une Commission internationale contre la peine de mort

dépêche de presse du 7 octobre 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Espagne
MADRID — Le chef du gouvernement espagnol a créé jeudi une "Commission internationale contre la peine de mort" dont l'objectif principal est de parvenir à "un moratoire en 2015" dans l'application de la peine capitale dans les pays qui la pratiquent encore.

L'objectif à terme est de parvenir à "l'abolition totale" de la peine de mort, selon un communiqué diffusé par le gouvernement espagnol.

La peine capitale reste aujourd'hui pratiquée dans deux superpuissances, les Etats-Unis et la Chine et aussi dans plusieurs pays musulmans.

José Luis Rodriguez Zapatero a souligné lors de la cérémonie de constitution de cette commission, que "l'humanité sera plus digne et les êtres humains plus libres" le jour où la peine de mort aura totalement disparu.

Présidé par l'Espagnol Federico Mayor Zaragoza, ex-directeur de l'Unesco, cette commission est composée de personnalités comme l'ancien ministre de la Justice français, Robert Badinter, qui avait défendu en 1981 l'abolition de la peine de mort en France.

"L'abolition universelle de la peine mort est inévitable et plus proche qu'on ne le croit" a déclaré à l'AFP M. Badinter, aujourd'hui sénateur socialiste.

"En 1981 la France était le 35e Etat à abolir la peine de mort, aujourd'hui 138 Etats sont abolitionnistes en droit ou en fait", a-t-il ajouté, soulignant qu'on n'observait d'ailleurs "pas de retour en arrière" dans les pays qui l'ont éliminée.

Il demeure "trois îlots de résistance" à une abolition générale: la Chine, les Etats-Unis et les Etats islamistes, a-t-il encore indiqué.

Mais en Chine, "le mouvement abolitionniste progresse" et le nombre d'exécutions a "beaucoup diminué" tandis que les Etats-Unis sont engagés "irrémédiablement" vers l'abolition avec un nombre d'exécutions qui a diminué de moitié en dix ans et un moratoire déjà pratiqué "dans un nombre important d'Etats".

Le seul vraie problème est celui des "Etats islamistes intégristes" où l'application de la peine de mort découle de la charia, selon M. Badinter.

Cette Commission va permettre "d'unifier les efforts abolitionnistes" pour arriver notamment à une action plus coordonnée au niveau des organisations internationales, a-t-il encore indiqué.
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