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Troisième condamnation à mort dans le procès de l'attentat islamiste de Bali

dépêche de presse du 2 octobre 2003 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Indonésie
Thème :
DENPASAR (AFP) - Un chef islamiste indonésien, Mukhlas, a été condamné à mort jeudi pour avoir préparé et autorisé l'attentat contre des touristes étrangers qui avait fait 202 morts à Bali en octobre 2002.
Ali Ghufron, alias Mukhlas, qui est considéré comme un haut responsable de la Jamaah Islamiyah (JI), un réseau régional fortement soupçonné de liens avec al-Qaïda, est le troisième des accusés de Bali à être condamné à mort.

Ce professeur de 43 ans, entraîné en Afghanistan, était accusé d'avoir aidé à préparer l'attentat, d'avoir acheminé les fonds et donné le dernier feu vert pour passer à l'attaque, dans la soirée du 12 octobre 2002.

Cet attentat contre un restaurant et une discothèque, avait fait 202 morts, dont 88 Australiens, 38 Indonésiens, 22 Britanniques et 7 Américains.

La JI veut établir par la terreur un Etat islamique sur une partie de l'Asie du Sud-Est.

Mukhlas a crié "Allah O'Akbar" (Dieu est le plus grand) à trois reprises à l'énoncé du verdict, en levant les bras au ciel.

Il a dit qu'il ferait appel. L'accusé avait fait savoir par son avocat qu'il était prêt à "mourir en martyr".

L'accusation avait réclamé la peine de mort et les juges n'ont accordé aucune circonstance atténuante à Mukhlas, qui n'a jamais exprimé de remords pour les victimes étrangères de l'attentat.

Mukhlas a admis son implication, mais a démenti avoir joué un rôle direct dans l'attaque, la plus meurtrière depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

Selon l'accusation, Mukhlas a notamment participé à une réunion en février 2002 à Bangkok durant laquelle des chefs de la JI avaient décidé que l'organisation s'attaquerait aux intérêts des Etats-Unis et de leurs alliés en visant des cibles "molles" dans la région.

Mukhlas a reçu un entraînement en Afghanistan, et a affirmé "bien connaître" Oussama ben Laden. Il travaille en prison à une autobiographie.

"Il tente de mettre en perspective que l'attentat de Bali était une vengeance face à la tyrannie des Etats-Unis contre les musulmans au Moyen Orient", a expliqué son avocat.

Quelque 200 militants de la JI, dont le cerveau présumé du réseau, l'Indonésien Hambali, ont été arrêtés.

Mais cette organisation divisée en celules compterait encore des centaines de membres, et dispose encore des capacités à frapper.

Le 5 août dernier, un attentat à la voiture piégée contre l'hôtel américain Marriott de Jakarta a fait 12 morts, dont un membre présumé de la JI.

Les polices des pays d'Asie du Sud-Est sont en alerte face à la menace d'un nouvel attentat de la JI, notamment en Thaïlande, où les présidents américain George W. Bush et russe Vladimir Poutine doivent participer au sommet du Forum de coopération économique en Asie-Pacifique (APEC), les 20 et 21 octobre, et à Bali, où l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) tient son sommet les 7 et 8 octobre.

Les autorités thaïlandaises recherchent activement des missiles sol-air importés illégalement du Cambodge, et qui pourraient servir à des attentats.

La police indonésienne recherche cinq membres du commando de l'attentat du Marriott et tente de retrouver la trace de deux bombes déjà préparées.
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