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RDC: une fondation a tenté de faire libérer deux Norvégiens condamnés à mort

dépêche de presse du 26 janvier 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
KINSHASA (RDCongo) - Une fondation norvégienne a tenté en vain de faire libérer deux Norvégiens condamnés à mort en République démocratique du Congo (RDC) pour le meurtre en 2009 d'un Congolais, a affirmé mercredi à l'AFP un avocat des familles.

Selon Me François-Davi Alauwa, président du collectif des avocats des parties civiles, un pasteur norvégien agissant au nom de la "Fondation Dina pour la paix" a promis 15.000 dollars américains et deux maisons à la veuve de la victime et à sa belle-famille en échange de la libération des deux Norvégiens, Joshua French, 28 ans, et Tjostolv Moland, 29 ans.

En Norvège, un porte-parole de la Fondation Dina a confirmé qu'elle avait tenté de contribuer à un dénouement de la situation, tout en soulignant qu'une indemnisation économique de la famille de la victime était une exigence des autorités congolaises.

Le fondateur de cet institut, Rune Edvardsen, "s'est bien engagé dans des négociations en septembre (2010) pour tenter de parvenir à une solution", a déclaré à l'AFP le porte-parole, Geir Ingar Egeland.

"C'était une condition posée par les autorités judiciaires congolaises, à savoir que la famille de la victime devait recevoir des réparations financières", a-t-il ajouté.

MM. French et Moland, deux ex-membres d'une unité d'élite de l'armée norvégienne, ont été condamnés en juin 2010 en appel pour le meurtre, en 2009, d'un chauffeur congolais qui les conduisait dans un véhicule loué à Kisangani (nord-est), où ils sont actuellement détenus.

D'après leur avocat, le pasteur Edvardsen a fait signer à la famille "un papier" attestant cet accord. Mais "ce papier n'a pas de valeur parce qu'une décision judiciaire doit s'appliquer", a noté Me Alauwa.

Il a souligné que la totalité de ce que proposait la fondation était de 125.000 dollars, alors que les deux coupables ont été condamnés à verser plus de 5 millions de dollars aux parties civiles, dont 4,5 millions à la veuve et à la famille du chauffeur tué.

MM. French et Moland étaient accusés d'"espionnage, association de malfaiteurs, tentative de meurtre pour faciliter le vol et en assurer l'impunité".

Ils doivent verser solidairement avec la Norvège "60 millions de dollars américains à la RDC, à raison d'un dollar par Congolais", selon le jugement.

Il n'y a plus eu d'exécutions en RDC depuis l'arrivée au pouvoir du président Joseph Kabila en 2001. Mais la peine de mort n'a pas été abrogée et les sentences capitales prononcées sont commuées en prison à perpétuité.
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