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UE : le nouveau chef de la diplomatie tunisienne se rend à Bruxelles

dépêche de presse du 28 janvier 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Tunisie
BRUXELLES - L'Union européenne va tenter d'ouvrir un nouveau chapitre sur la Tunisie la semaine prochaine après la Révolution du jasmin, en recevant le tout nouveau ministre des Affaires étrangères, en décidant de geler les avoirs du clan Ben Ali et en proposant son aide au pays.

Ahmed Abderraouf Ounaïs va se rendre en début de semaine prochaine à Bruxelles pour y rencontrer le chef de la diplomatie de l'UE, Mme Catherine Ashton, à l'invitation de cette dernière, a annoncé un porte-parole de Mme Ashton.

Dans un entretien téléphonique vendredi avec son homologue tunisien, la Haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères l'a "invité à se rendre à Bruxelles la semaine prochaine, il a accepté" et la visite aura lieu "très probablement mardi", a précisé ce porte-parole.

Mme Ashton "l'a également informé qu'elle enverrait une mission d'experts en Tunisie la semaine prochaine pour aider à la préparation et à l'organisation d'élections", a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie européenne a réitéré son "soutien à la transition démocratique et au peuple tunisien", ainsi que la disposition de l'UE à "soutenir la Tunisie, en particulier la commission sur la réforme politique et l'organisation et la préparation d'élections".

L'Union européenne avait entamé en mai 2010, avec le régime du président aujourd'hui déchu Zine El Abidine Ben Ali, des négociations en vue d'accorder à la Tunisie un statut avancé, ouvrant la voie à un traitement douanier préférentiel pour les échanges et à une libéralisation en matière de visas.

Mais elles n'avaient pas fait de progrès sensibles depuis leur ouverture.

En revanche, le Maroc en bénéficie déjà.

Selon un haut responsable européen, parlant sous couvert de l'anonymat, les négociations sur le statut avancé devraient reprendre avec le nouveau gouvernement tunisien.

Pour tourner la page de l'ancien régime, avec lequel l'Europe est accusée d'être restée trop complaisante ces dernières années, l'UE compte lundi geler les avoirs du clan du président déchu, à l'occasion d'une réunion de ses ministres des Affaires étrangères à Bruxelles.

Le principe est a acquis depuis plus d'une semaine. "Le conseil (des ministres) va adopter une décision de gel des avoirs de Ben Ali et de sa famille", au moins dans son principe, a indiqué un diplomate européen de haut rang, sous couvert de l'anonymat.

La liste précise ne contenait vendredi que les noms de l'ancien chef de l'Etat et de son épouse Leïla Trabelsi. Elle devrait toutefois être ultérieurement complétée.

Le nouveau ministre tunisien des Affaires étrangères, Ahmed Abderraouf Ounaïs, a indiqué que son pays avait fait "une demande écrite" d'aide à la préparation d'élections, et assuré que son gouvernement était déterminé à faire des progrès rapides pour rejoindre le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, la convention internationale contre la torture et le protocole sur la peine de mort, selon le porte-parole de Mme Ashton.

La situation reste tendue en Tunisie. Vendredi, des unités anti-émeutes ont tiré des grenades lacrymogènes sur des manifestants rassemblés sous les fenêtres du bureau du Premier ministre et qui leur lançaient des pierres, faisant au moins cinq blessés.

Le maintien dans ses fonctions -qu'il a occupées pendant onze ans- du Premier ministre Mohammed Ghannouchi, dernier chef du gouvernement du président déchu, reste fortement contesté par les manifestants les plus radicaux.
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