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Patricia Cornwell, une reine du crime opposée à la peine de mort

dépêche de presse du 31 mars 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Etats-Unis
L'auteur américaine de best-sellers Patricia Cornwell, de passage à Paris pour la sortie de son roman "Le Havre des morts", avoue trouver "terrifiant" le mouvement ultra-conservateur Tea Party aux Etats-Unis et s'opposer désormais à la peine capitale.

Longtemps favorable à la peine de mort et proche des Républicains, Patricia Cornwell a évolué. "Je trouve le Tea Party terrifiant, c'est un mouvement discriminatoire, raciste. Je ne veux pas que notre démocratie se transforme en théocratie", souligne l'auteur de 54 ans, qui met de nouveau en scène la célèbre médecin légiste Kay Scarpetta dans son dernier livre, publié aux éditions des Deux Terres.

"J'aime bien le président Obama, mais comme tout le monde je suis déçue. C'est vrai que le contexte économique, les guerres à gérer, tout cela est difficile...", reconnaît-elle.

"Je suis contre la guerre, mais loyale envers notre armée, comme mon héroïne", confie l'écrivain à l'AFP. Dans "Le Havre des morts", le Dr Scarpetta, qui est la narratrice, se forme aux techniques révolutionnaires de l'autopsie virtuelle sur l'unique base aérienne militaire américaine qui reçoit les soldats morts au combat.

L'auteur a étudié ces technologies de pointe sur cette base aérienne.

Quant à la peine capitale, "j'ai rencontré plusieurs condamnés dans le couloir de la mort, notamment une femme dans le Tennessee cet été, assisté à des exécutions...", relève Patricia Cornwell. "Cela, et les erreurs judiciaires révélées par les tests ADN, m'a fait réfléchir". La peine de mort, "c'est de la vengeance et de la haine, ce n'est pas le rôle de la société", estime-t-elle.

"Je n'apprécie pas non plus (la chaîne de télévision conservatrice) Fox News. D'ailleurs, ils ne m'aiment pas non plus !", sourit-elle.

La romancière est l'épouse d'une neurologue réputée depuis l'autorisation des mariages homosexuels en 2004 dans le Massachusetts.

"Je n'envisage pas spécialement de créer un héros qui serait gay, il y a déjà dans mes romans le personnage de Lucy, la nièce du Dr Scarpetta", souligne-t-elle.

La romancière, née le 9 juin 1956 à Miami, en Floride, chroniqueur judiciaire puis informaticienne au bureau du médecin légiste de Virginie, s'est lancée en 1990 dans le roman policier avec "Postmortem".

Depuis, elle enchaîne les best-sellers et dissèque victimes et "modus operandi" de tueurs psychopathes. Elle a inspiré de nombreuses séries télévisées à succès, où la police scientifique tient le premier rôle.

"Je suis fan de ces séries, avoue-t-elle, mais je ne peux pas rivaliser, il faut que j'offre autre chose à mes lecteurs".

Et le cinéma ? Le studio Fox a acquis en 2009 les droits des aventures du Dr Scarpetta avec l'idée de lancer une série de films comme les "Bourne". C'est Angelina Jolie qui devrait interpréter la médecin légiste.

"Le scénariste a été choisi, j'ai commencé à travailler avec lui", confie Patricia Cornwell. "J'ai aussi rencontré Angelina Jolie. J'étais très impressionnée. Elle ne joue pas les divas, elle est très intelligente, chaleureuse, très professionnelle. Elle a des idées sur l'interprétation du rôle, a écouté les miennes", raconte-t-elle. "J'espère que le projet aboutira".

La romancière a été décorée mercredi de l'insigne de chevalier des Arts et des Lettres, remis par le PDG d'Hachette Livre Arnaud Nourry au nom du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand.
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