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Trois "mules" philippines exécutées en Chine, indignation aux Philippines

dépêche de presse du 30 mars 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
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MANILLE - Les autorités chinoises ont exécuté mercredi trois ressortissants philippins, dont deux femmes, condamnés à mort pour avoir transporté de la drogue, a-t-on appris auprès des autorités des Philippines, où l'affaire suscite une vive indignation.

Le gouvernement avait lancé des appels à la clémence et demandé une commutation de la peine, en soulignant que ces trois personnes étaient des victimes crédules d'un réseau criminel, qui les avait convaincues de servir de "mules".

"Notre gouvernement a saisi toutes les occasions possibles pour réclamer la clémence des autorités chinoises dans cette affaire", a déclaré Edwin Lacierda, porte-parole de la présidence, dans un communiqué. "Mais au final, la peine a été exécutée".

Les trois condamnés --Ramon Credo, 42 ans, Sally Villanueva, 32 ans, et Elizabeth Batain, 38 ans-- ont été tués par injection mortelle mercredi matin, bien que le gouvernement chinois n'a pas annoncé publiquement ces exécutions, a-t-il ajouté.

Le trio avait été condamné à la peine capitale après son arrestation en 2008, pour avoir tenté d'introduire en Chine de l'héroïne.

Les condamnés à mort ont pu rencontrer des membres de leur famille pendant une heure, avant l'exécution de la sentence.

"Elle pleurait, elle parlait de manière incohérente. Elle avait beaucoup de choses à dire", a déclaré à la radio DZBB Jason Ordinario, un frère de Sally Villanueva. "Elle nous a demandé de prendre soin de ses enfants et de veiller à ce qu'ils finissent leurs études".

Les représentants de l'Eglise du pays ont réagi avec indignation. "Nous demandons à la Chine d'abolir la peine de mort. Nous pensons que personne n'a le droit d'ôter la vie", a déclaré Edwin Corros, responsable de la commission des migrants, au sein de l'Eglise.

Devant la maison des Villanueva, dans un bidonville du nord de Manille, figure une affiche qui compare la jeune femme à Flor Contemplacion, une domestique philippine dont la pendaison pour meurtre à Singapour en 1995 avait grippé les relations entre les deux pays.

Flor Contemplacion symbolise les risques qu'encourrent les neuf millions de Philippins obligés de quitter leur pays pour trouver du travail, la plupart du temps mal payés, pour subvenir aux besoins de leur famille.

Amnesty International a condamné les excécutions de mercredi et critiqué le gouvernement philippin pour ne pas s'être suffisamment battu.

"Les Philippines auraient dû mener une action plus déterminée et c'est à présent notre devoir que de mener une campagne contre la peine de mort en Asie", a déclaré à l'AFP Aurora Parong, réprésentante de l'ONG aux Philippines.
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