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Troy Davis: des associations s'associent à une manifestation d'Amnesty

dépêche de presse du 21 septembre 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
PARIS (AFP) - Plusieurs associations, dont le MRAP et RSF, ont exprimé mercredi leur "indignation" face au refus de la justice américaine de gracier Troy Davis, condamné à mort en 1991, et appelé à se joindre au rassemblement organisé par Amnesty International en soirée à Paris près de l'ambassade des Etats-Unis.

Condamné pour la mort d'un policier blanc, Troy Davis, qui proclame son innocence, est devenu un symbole de la lutte contre la peine de mort. Après 20 ans dans le couloir de la mort, il sera, sauf rebondissement, exécuté mercredi.

Le quai d'Orsay a appelé mercredi le procureur et les autorités de l'Etat américain de Géorgie à ne pas exécuter M. Davis, en estimant qu'ils "commettraient une faute irréparable".

Amnesty appelle à un rassemblement à 18H30 place de la Concorde à Paris, où se trouve l'ambassade des Etats-Unis.

Dans un communiqué, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) rappelle que le "comité des grâces avait pourtant pris l'engagement en 2007 de ne confirmer une exécution que si la culpabilité du condamné ne faisait aucun doute".

Le MRAP lance un nouvel appel au comité des grâces de Géorgie: "Le monde entier a les yeux tournés vers l'Etat de Georgie, ne laissez pas exécuter Troy Davis!".

Pour Jean-Etienne de Linarès, directeur général de l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat)-France, cité dans un communiqué, laisser exécuter Troy Davis, "ce n'est pas de la justice, c'est de la vengeance. Parce que le policier est blanc et que Troy Davis est noir".

L'Acat-France appelle à écrire à Larry Chisolm, procureur du district, "le seul ayant encore pouvoir d'empêcher le processus d'exécution ou de demander la commutation de la peine".

Exhortant le comité des grâces "à revenir sur sa décision", Amnesty International a appelé mardi M. Chisolm "à faire tout ce qui est en son pouvoir afin d'empêcher le processus d'exécution, mais également les autorités de l'Etat de Géorgie ainsi que les autorités fédérales américaines à demander la commutation de la peine".

Pour Reporters sans frontières (RSF), le cas de Troy Davis "rappelle de près celui du journaliste indépendant afro-américain Mumia Abu-Jamal, dont nous défendons la cause et qui aura passé trente ans dans le couloir de la mort le 9 décembre prochain".

Ainsi "les Etats-Unis doivent entamer une réflexion profonde et sérieuse sur le rôle de la justice dans une société démocratique", estime Raphaël Chenuil-Hazan, directeur de l'association Ensemble contre la peine de mort (ECPM), faisant part d'un "terrible sentiment d'injustice".

L'ancien ministre de la Justice Robert Badinter, père de l'abolition de la peine de mort il y a 30 ans en France, avait parlé de "tache sur la justice des Etats-Unis", si M. Davis devait être exécuté.

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