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Iran: le cas du pasteur poursuivi pour apostasie soumis au guide suprême

dépêche de presse du 10 octobre 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Iran
TEHERAN, 10 oct 2011 (AFP) - Le tribunal de Rasht (nord de l'Iran) qui a rejugé fin septembre le pasteur iranien Youssef Nadarkhani pour apostasie a décidé de demander son avis au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a indiqué lundi l'avocat du pasteur à l'AFP.
"Le tribunal m'a informé qu'il avait demandé son avis au Guide Ali Khamenei sur la question de l'apostasie", pour laquelle le pasteur risque la peine de mort, a déclaré Me Mohammad Ali Dadkhah interrogé par l'AFP.

Cette démarche totalement inhabituelle pourrait entraîner un retard dans le verdict de ce procès, qui a mobilisé les principales capitales occidentales en faveur du pasteur.
M. Nadarkhani, 32 ans, musulman converti au christianisme à l'âge de 19 ans et devenu pasteur d'une petite communauté évangélique baptisée "Eglise d'Iran", a été arrêté en octobre 2009 et condamné à mort en septembre 2010 pour apostasie en vertu de la charia (loi islamique) en vigueur en Iran.

La Cour suprême a toutefois annulé ce verdict début juillet, et renvoyé l'affaire devant le tribunal de Rasht, capitale provinciale du Ghilan d'où le pasteur est originaire, en demandant à l'accusé de se "repentir".
M. Nadarkhani a comparu fin septembre devant le tribunal, et Me Dadkhah avait indiqué la semaine dernière attendre un verdict "à partir de samedi" 8 octobre. Bien que le pasteur ait refusé de se "repentir", son avocat s'est déclaré optimiste sur la décision du tribunal.

Le 30 septembre, le vice-gouverneur du Ghilan chargé des questions sécuritaires avait affirmé que M. Nadarkhani n'encourait pas la peine capitale pour apostasie, mais il avait en revanche évoqué, pour le première fois, des "délits sécuritaires" qui auraient été commis par le pasteur qualifié de "traître" et de "sioniste".
"La question du crime et de la peine capitale de cet individu n'est pas une question de foi ou de religion. Dans notre régime, personne n'est exécutée pour avoir changé de religion", avait déclaré le vice-gouverneur.
Le pasteur n'a toutefois comparu devant le tribunal de Rasht que pour l'accusation d'apostasie, selon son avocat.

Les principales capitales occidentales ainsi que l'Union européenne ont dénoncé la menace pesant sur M. Nadarkhani et ont appelé à sa libération.

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