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Réponse - Droits de la femme au Nigéria

E-0517/2003
question parlementaire (parlement européen) du 25 mars 2003 - Union européenne
Pays :
peine de mort / Nigéria
Thème :
Réponse donnée par M. Nielson au nom de la Commission


La Commission suit étroitement la question des Droits de l'homme au Nigeria et l'application de la sharia en particulier dans douze États du nord du pays. La Commission a lancé des appels par les voies diplomatiques et directement auprès du président Obasanjo en ce qui concerne le cas de certaines femmes condamnées à la flagellation ou à la peine de mort par lapidation pour adultère. Il existe actuellement sept cas avérés (de femmes et d'hommes) où les procédures de recours sont pendantes. La Commission ne sait pas si les peines de mort ont été réellement exécutées.

La Commission encourage les gouvernements à se conformer aux règles internationales sur les Droits de l'homme et à respecter les libertés civiles sans discrimination. Lors de la 57e session de la commission des Droits de l'homme des nations unies, l'Union s'est déclarée préoccupée par les condamnations à des châtiments corporels sévères infligées au titre du code pénal inspiré par la sharia dans certains États du nord du Nigeria. Depuis de nombreuses années, la Commission s'oppose sans réserve au recours à la peine de mort et a effectué une démarche auprès du gouvernement nigérian le 12 février 2002. Aux termes de l'article 1er de la position commune adoptée par le Conseil le 27 mai 2002(1), l'Union mettra en œuvre à l'égard du Nigeria une approche […] en vue de […] encourager le Nigeria dans son action visant à consolider la démocratie et le respect des Droits de l'homme.

L'accord de partenariat ACP-UE, signé à Cotonou le 23 juin 2002(2) énonce, en son article 9, trois éléments essentiels, à savoir le respect des Droits de l'homme, dont le principe d'égalité entre les hommes et les femmes, ainsi que des principes démocratiques et de l'État de droit. Le document de stratégie par pays, signé avec le Nigeria le 16 juillet 2002, est destiné à soutenir des mesures visant à améliorer le respect des Droits de l'homme et le statut des femmes aux Nigeria. En collaboration avec la société civile nigériane, les interventions peuvent porter sur des actions visant la réforme judiciaire et des campagnes destinées à modifier des pratiques traditionnelles nocives, telles que la circoncision féminine. En outre, le Nigeria, en tant que pays cible pour l'initiative européenne pour la démocratie et les Droits de l'homme (IEDDH), peut bénéficier d'une aide pour l'amélioration de la gouvernance et la réforme judiciaire (y compris la question de la sharia).

Au moyen de ces mesures, la Commission espère influencer la perception et l'application de ces principes par le gouvernement fédéral et le gouvernement national. Par l'intermédiaire de sa délégation, la Commission est à même d'assurer le suivi, au côté des États membres, de la situation des Droits de l'homme. Si le gouvernement fédéral ne respecte pas ses engagements ni ses obligations internationales en ce qui concerne les Droits de l'homme, l'accord de Cotonou prévoit une procédure de dialogue et des mesures appropriées applicables à tous les signataires de l'accord.


(1) JO L 139 du 29.5.2002.
(2) JO L 317 du 15.12.2000.

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