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L'augmentation de la répression au Bélarus est préoccupante

COMMDH042(2011)
communiqué de presse du 19 décembre 2011 - Conseil de l'Europe
peine de mort / Bélarus (Biélorussie)
Strasbourg, 19/12/2011 - Une année s'est écoulée depuis la tenue, au Bélarus, d'une élection présidentielle frauduleuse à l'issue de laquelle le président sortant, Alexandre Loukachenko, a été déclaré vainqueur. Ce qui a suivi a été une répression dure et inacceptable, a déclaré le Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Thomas Hammarberg, dans un article publié aujourd'hui par l'hebdomadaire New Europe.

Des milliers de personnes ont pris part aux manifestations de protestation organisées à Minsk le soir du scrutin du 19 décembre. La police a eu recours à la force sans discernement et de manière disproportionnée et a arrêté pas moins de 700 manifestants. La plupart d'entre eux ont été condamnés à l'issue de procès sommaires à des amendes ou à des peines de détention administrative allant de cinq à quinze jours.

Un noyau de détenus a été poursuivi pénalement pour avoir organisé des "troubles de masse". Parmi eux figuraient des membres de l'opposition qui s'étaient présentés aux élections. Ainsi, Andreï Sannikov a été condamné à cinq ans d'emprisonnement dans une colonie pénitentiaire à régime sévère, Dmitri Ouss à cinq ans et demi, et Nikolaï Statkevitch à six ans.

Il a été rapporté que certains d'entre eux ont été maltraités. Le harcèlement a continué après les procès. J'ai reçu des informations crédibles faisant état de menaces répétées à l'encontre de ces personnes, qui auraient aussi été privées de soins médicaux d'urgence. Particulièrement préoccupante est la situation de Dmitri Dachkevitch, l'un des dirigeants de l'organisation "Front de la jeunesse", dont la santé s'est détériorée à la suite d'une grève de la faim et qui n'aurait pas reçu les soins médicaux dont il avait besoin.

Les détenus sont transférés d'un établissement à l'autre ou alors déclarés indisponibles lorsque leurs avocats et membres de leurs familles cherchent à exercer leur droit de leur rendre visite en prison. Les avocats qui les défendaient ont été radiés du barreau et privés de la possibilité de représenter des clients en justice.

Dans le même temps, des groupes de défense des droits de l'homme ont été soumis à des pressions et à une surveillance systématiques. Ales Bialiatski, personnalité reconnue, président du centre des droits de l'homme "Viasna" et vice-président de la Fédération internationale des droits de l'homme, a été arrêté en août et condamné à quatre ans et demi d'emprisonnement dans une colonie pénitentiaire à régime sévère, à la confiscation de ses biens et à une lourde amende, dont le montant équivaut à plus de 50 000 euros. Il y a d'autres signes flagrants des pressions exercées sur "Viasna", dont le vice-président fait aussi l'objet d'un procès.

De plus, deux autres condamnations à mort ont été prononcées au Bélarus – à la suite d'une procédure qui n'aurait pas respecté les normes d'un procès équitable – malgré les appels répétés de l'étranger à renoncer à cette peine cruelle et inhumaine. Aujourd'hui, il n'y a plus aucun autre Etat européen où des exécutions aient lieu.

Le Bélarus est le seul pays d'Europe à ne pas remplir les conditions requises pour rejoindre le Conseil de l'Europe et son bilan en matière de droits de l'homme pour l'année écoulée a encore éloigné la perspective d'une adhésion.
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