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Les USA veulent la peine de mort pour les accusés du 11 septembre

dépêche de presse du 4 avril 2012 - Agence mondiale d'information - AFP
Le Pentagone a déféré le dossier des cinq accusés à une commission militaire capitale, qui les jugera dans les prochains mois.

La perspective d'un procès s'est rapprochée ce mercredi pour les accusés du 11-Septembre plus de 10 ans après les attentats, la justice militaire américaine ayant dévoilé les charges pesant contre les cinq suspects, qui risquent la peine de mort.

Le Koweïtien Khaled Cheikh Mohammed, «cerveau» auto-proclamé des attentats, et ses quatre co-inculpés, «sont accusés d'être responsables de la préparation et de l'exécution des attentats du 11 septembre 2001 à New York, Washington et Shanksville (Pennsylvanie), qui ont tué 2.976 personnes», a annoncé le Pentagone.

Les autorités «défèrent le dossier à une commission militaire capitale, ce qui signifie que les cinq accusés pourront être condamnés à mort s'ils sont reconnus coupables», a précisé le ministère de la Défense dans un communiqué.

Khaled Cheikh Mohammed, 46 ans, mieux connu sous ses initiales anglaises de «KSM», ainsi que le Yéménite Ramzi ben al-Chaïba, le Pakistanais Ali Abd al-Aziz Ali, et les Saoudiens Wallid ben Attach et Moustapha al-Houssaoui, devront comparaître dans les 30 jours devant un tribunal militaire d'exception de Guantanamo pour être formellement mis en accusation. Le procès pourrait toutefois ne commencer que dans plusieurs mois.

Après des années de tergiversations, une étape significative a été franchie début mars quand un ancien acolyte de «KSM» a conclu un accord avec l'accusation pour témoigner contre celui qui revendique la paternité des attentats les plus meurtriers de l'Histoire et dit vouloir mourir en «martyr».

L'avocat d'Ali Abd al-Aziz Ali, James Connell, a contesté mercredi dans un communiqué le recours éventuel à la peine de mort contre son client, affirmant que ce dernier n'avait «ni tué ni voulu tuer» quiconque. L'accusé pakistanais, qui a viré de l'argent aux pirates de l'air en 2000, n'a pas participé directement à la préparation des attentats, a assuré Me Connell, dénonçant la justice à deux vitesses qu'incarneraient selon lui les tribunaux militaires.

L'administration Obama souhaitait initialement juger le cerveau des attentats et ses quatre co-accusés devant la justice de droit commun à Manhattan, à deux pas de Ground Zero où s'élevaient autrefois les tours jumelles. Mais elle en a été empêchée par les républicains du Congrès qui ont bloqué le transfèrement aux Etats-Unis des suspects de terrorisme.

Les cinq accusés du 11-Septembre, baptisés les «Gitmo 5» car incarcérés dans la prison de Guantanamo à Cuba, seront donc jugés devant un tribunal militaire d'exception créé par George W. Bush puis réformé sous Barack Obama afin de mieux garantir les droits de la défense.

Les premiers aveux du Koweïtien, capturé le 1er mars 2003, ont été recueillis sous la torture, quand il a subi 183 simulations de noyade dans une prison secrète de la CIA. Mais aucune déclaration obtenue sous la contrainte ne peut être utilisée devant une commission militaire. Si KSM a depuis réitéré ses aveux, l'accusation avait besoin de déclarations obtenues légalement.

C'est chose faite avec le témoignage de Majid Khan, le Pakistanais qui a plaidé coupable à Guantanamo de tentatives d'attentats fomentés sous les ordres de «KSM», et accepté de coopérer en échange d'une réduction de peine.

Le 11 septembre 2001, 19 pirates de l'air avaient détourné quatre appareils, dont deux s'étaient encastrés contre les tours du Wall Trade Center à New York. Un autre avion s'était écrasé contre le Pentagone à Washington et un quatrième dans un champ à Shanksville (est). Sa destination n'a jamais été connue mais aurait pu être la Maison Blanche ou le Capitole, siège du parlement américain.

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