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Les exécutions menées en conformité avec les lois de Gambie, insiste Banjul

dépêche de presse du 31 août 2012 - Agence mondiale d'information - AFP
BANJUL (Gambie) - Plusieurs ministres gambiens ont reçu à Banjul des représentants occidentaux concernant les prisonniers condamnés à mort fusillés en Gambie et leur ont répété que ces exécutions ont été menées en conformité avec les lois du pays, selon la présidence gambienne jeudi soir.

Dans un communiqué diffusé par la télévision publique gambienne, la présidence ne dit pas clairement que la Gambie stoppera ou poursuivra la procédure concernant d'autres prisonniers dans le couloir de la mort menacés d'exécution imminente, en dépit de multiples appels à commuer leurs peines en détention à vie.

Le 27 août, le ministère gambien de l'Intérieur avait annoncé que neuf des détenus, dont une femme, avaient été fusillés la veille, en assurant que tous avaient épuisé leurs recours et que toutes les peines prononcées par la justice en Gambie seront appliquées à la lettre, y compris les peines de mort. D'après des ONG dont Amnesty International, 38 autres prisonniers dans le couloir de la mort sont menacés d'exécution imminente.

Selon la présidence gambienne, des représentants de l'Union européenne (UE), des Etats-Unis et du Royaume-Uni se sont entretenus mercredi à Banjul avec les ministres gambiens des Affaires présidentielles, de la Justice, de l'Intérieur et des Affaires étrangères. Ils ont réclamé au nom de leurs gouvernements respectifs plus d'éclaircissements sur les exécutions, et demandé l'arrêt de la procédure concernant le reste des prisonniers dans le couloir de la mort.

Le ministre des Affaires présidentielles Njogu Bah leur a répondu que dans le cas de la Gambie, les peines appliquées l'étaient en conformité avec les lois en vigueur dans le pays, ajoute la présidence, sans préciser l'identité des Occidentaux.

M. Bah a rappelé aux représentants (occidentaux) qu'ils doivent se rendre compte que chaque Etat souverain a ses propres lois nationales qui peuvent être différentes de celles des autres pays et qu'il n'existe pas de système judiciaire parfait dans le monde, y compris dans leurs propres pays, poursuit-elle.

Le ministre de la Justice Lamin Jobarteh a rappelé aux représentants (occidentaux) que la Gambie, comme la plupart des autres pays, inflige la peine de mort pour des infractions capitales.

Il a dit que la Gambie reconnaît aux condamnés le droits de faire appel, comme ce fut le cas pour les condamnés à mort en question qui avaient épuisé toutes les possibilités de faire appel avant d'être exécutés, et les autres détenus dans le couloir de la mort ont aussi le droit de faire appel lors des prochaines audiences de la Cour d'appel cette année.

Dans un communiqué distinct mis en ligne jeudi, le service d'information de la présidence fait état d'une audience accordée le 27 août par la vice-présidente gambienne Isatou Njie-Saidy au ministre sénégalais de l'Economie et des Finances, Amadou Kane.

M. Kane était porteur d'un message du président de ce pays voisin, Macky Sall, indique le texte. Le contenu du message n'a pas été précisé et il n'a pas été fait mention des neuf exécutés, parmi lesquels figurent deux Sénégalais.

Le 28 août, Macky Sall avait usé d'un ton ferme pour condamner l'exécution de ses deux compatriotes, faite selon lui à l'insu de Dakar. Jeudi, il a demandé à son gouvernement de saisir les institutions africaines et internationales compétentes pour suspendre la décision concernant un troisième Sénégalais dans le couloir de la mort et exiger des sanctions contre la Gambie.
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