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ASIE/INDE - Appel des Evêques contre la peine de mort et l'exécution des meurtriers de Rajiv Gandhi

dépêche de presse du 14 septembre 2011 - Agence Fides
Pays :
peine de mort / Inde
Cité du Vatican (Agence Fides) – « En tant qu'Eglise d'Inde, nous sommes contraires à la peine de mort et nous demandons le salut des meurtriers de Rajiv Gandhi. Nous désirons que notre pays puisse prendre avec décision la route menant à l'abolition de la peine capitale ». C'est ce que déclare à l'Agence Fides S.Exc. Mgr Vincent Concessao, Archevêque de New Delhi, interpellé sur le cas qui divise actuellement l'opinion publique indienne à savoir la probable exécution des trois meurtriers de Rajiv Gandhi.

L'Archevêque explique : « En Inde, est nécessaire une œuvre d'éducation afin de faire comprendre pourquoi abolir la peine de mort. Pour l'heure, peu de choses ont été faites en ce sens. Nombreux sont ceux qui disent que les terroristes n'ont pas le droit de vivre ou que la peine capitale représente une dissuasion envers ceux qui voudraient commettre des crimes. Mais la peine de mort a-t-elle fait diminuer le nombre des meurtres ? La réponse est non. En outre, il faut sensibiliser au thème de la vie qui est un précieux don de Dieu, auteur de la vie. Dieu seul et non l'homme peut donner et reprendre la vie ».

Un tribunal de premier degré de Madras, avait condamné à mort en première instance les 26 inculpés dans le cadre du procès relatif à l'assassinat de Rajiv Gandhi, l'homme politique tué le 21 mai 1991 par un kamikaze des « Liberation Tiger of Tamil Eelam », groupe rebelle actif au Sri Lanka. La Cour Suprême a par la suite annulé la sentence à l'égard de 22 inculpés, la confirmant pour quatre autres, l'un d'entre eux s'étant cependant vu commuer la peine capitale en peine de réclusion à perpétuité. Au cours de ces dernières semaines, la demande de grâce présentée au Président de l'Union indienne par les trois condamnés Perarivalan, Santhan e Murugan, a été rejetée et ils se trouvent désormais dans l'attente de la date de leur exécution. Le débat au niveau de l'opinion publique nationale est serré et de nombreuses organisations abolitionnistes de la société civile demandent la commutation de la peine capitale en réclusion à perpétuité. Au cours de ces derniers jours, au Tamil Nadu, une femme de 27 ans s'est immolée par le feu en réclamant la mise en liberté des trois militants.

La peine capitale est en vigueur en Inde qui l'a hérité de l'ordonnancement britannique. Dans le couloir de la mort se trouvent actuellement environ 400 détenus. Le pays ne l'applique cependant pas depuis 2004, adhérant à une sorte de moratoire de fait.
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