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Les États-Unis ne demanderont pas la peine de mort contre Snowden

dépêche de presse du 26 juillet 2013 - Agence mondiale d'information - AFP
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Le ministre américain de la Justice Eric Holder a donné des assurances à la Russie qu'Edward Snowden ne serait ni torturé ni condamné à mort en cas de retour aux Etats-Unis, deux raisons avancées à l'appui de sa demande d'asile.

Dans un courrier à son homologue russe Alexandre Konovalov dont l'AFP a obtenu copie vendredi, M. Holder s'emploie à couper l'herbe sous le pied d'Edward Snowden en contrant les motifs avancés pour qu'il puisse recevoir l'asile en Russie.

L'ex-consultant de l'Agence de sécurité nationale NSA, à l'origine de révélations fracassantes sur des programmes de surveillance des communications par le gouvernement américain, est bloqué depuis le 23 juin dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo et a demandé un asile provisoire à la Russie.

L'affaire empoisonne les relations déjà difficiles entre les deux pays, même si le porte-parole du président russe Vladimir Poutine a fait savoir vendredi que le cas du fugitif américain "n'a pas été et n'est pas à l'agenda" du chef de l'Etat.

Dans son courrier, Eric Holder déclare "sans fondement" les craintes avancées par Snowden à l'appui de sa demande d'asile et offre des "assurances".

Edward Snowden est dans l'attente d'une attestation d'enregistrement de sa demande d'asile. Cela lui permettrait de séjourner et circuler en Russie jusqu'à l'examen de sa demande, qui doit intervenir dans les trois mois.

Les Etats-Unis "ne requerront pas la peine de mort" contre le jeune homme de 30 ans, affirme ainsi Eric Holder dans sa lettre.

"Les chefs d'accusation qui lui sont reprochés ne prévoient pas cette possibilité et les Etats-Unis ne requerront pas la peine de mort, même si M. Snowden devait être inculpé de chefs d'accusation supplémentaires passibles de la peine de mort", détaille-t-il.

Les autorités russes avaient fait état jeudi de l'existence de ce courrier, précisant qu'il ne comportait aucune demande d'extradition.

Le jeune homme, inculpé de faits d'espionnage, sera jugé par un tribunal civil avec toutes les garanties constitutionnelles accordées aux droits de la défense, dit encore le ministre américain.

Quant à la crainte de Snowden véhiculée par des médias d'être torturé à son retour sur le sol américain, Eric Holder réplique: "M. Snowden ne sera pas torturé. La torture est illégale aux Etats-Unis".

Le ministre note également que Snowden "peut voyager" et quitter la Russie. "Malgré la révocation de son passeport le 22 juin 2013, M. Snowden reste citoyen américain. Il est éligible à un passeport à validité limitée pour un retour direct aux Etats-Unis", écrit M. Holder, ajoutant que son pays est prêt à délivrer "immédiatement" ce document.

"Nous pensons que ces assurances éliminent les raisons pour lesquelles M. Snowden juge qu'il devrait être traité comme un réfugié ou bénéficier de l'asile, temporaire ou autre", conclut le ministre.

La situation du fugitif américain fait par ailleurs toujours l'objet de discussions entre le directeur du Service fédéral de sécurité russe (FSB) et celui du FBI américain, a réaffirmé vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Le père du jeune homme, Lon Snowden, a une nouvelle fois défendu vendredi la démarche de son fils. Lors d'un entretien à la chaîne NBC, il a assuré que ce dernier avait "fait ce qu'il pensait être juste". "Il a partagé la vérité avec le peuple américain".

Père et fils n'ont pas eu de contact direct, seulement via un intermédiaire -- qui n'est pas l'organisation WikiLeaks, a précisé Lon Snowden.

Les conséquences des révélations d'Edward Snowden n'ont pas fini de se faire sentir: mercredi soir, la Chambre des représentants américaine a rejeté à une courte majorité un amendement visant à mettre un terme au financement du programme de surveillance de la NSA, qu'il avait porté sur la place publique.

Lon Snowden s'est dit "extrêmement déçu et en colère" du résultat du vote.
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