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Texas: plainte de condamnés à mort contre l'Etat américain

dépêche de presse du 3 octobre 2013 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Texas
(AFP) Washington
Trois condamnés à mort ont porté plainte contre l'Etat américain du Texas qui compte les exécuter avec un barbiturique qui "n'a jamais été utilisé" et présente, selon eux, un grand risque de "douleur atroce".

Dans cette plainte déposée mardi devant un tribunal fédéral de Houston Thomas Whitaker, Perry Williams et Michael Yowell réclament l'arrêt des exécutions jusqu'à ce que le Texas ait démontré "l'intégrité et la légalité" des substances qu'il a l'intention d'utiliser.

L'exécution de M. Yowell est programmée le 9 octobre. Aucune date n'a été fixée pour les deux autres plaignants.

Le Texas, qui détient le record d'exécutions du pays, a indiqué la semaine dernière qu'il avait réussi à se procurer du pentobarbital, le barbiturique qu'il utilise habituellement pour les injections létales mais dont les stocks étaient épuisés.

Contraint de révéler sa source d'approvisionnement, l'Etat, qui a exécuté plus de 500 condamnés en trois décennies, a précisé qu'il s'était fourni auprès d'une société de préparation en pharmacie du Texas et avait de quoi "procéder à toutes les exécutions programmées", a indiqué à l'AFP Jason Clark, porte-parole du ministère texan de la Justice.

Ce type de pharmacies "ne sont pas soumises aux règles strictes" de l'Agence fédérale des médicaments (FDA) et constituent "une des premières sources d'entrée de médicaments contrefaits aux Etats-Unis", estiment les trois plaignants.

"Il y a un risque significatif que (le produit) soit contaminé, et une forte probabilité que la procédure d'injection létale soit extrêmement douloureuse ou handicape les plaignants sans les tuer".

Un scandale avait éclaté en novembre 2012 autour de ces sociétés de préparation en pharmacie, sous l'autorité des Etats et non de la loi fédérale régissant les grands laboratoires, dont l'une avait été jugée responsable d'une épidémie de méningite mortelle par manque d'hygiène.

Le changement de barbiturique "ajoute un risque de souffrances inacceptable", poursuivent les trois condamnés à mort, accusant les autorités texanes d'"expérimentation" à leurs dépends. Ils affirment que "cette incertitude, ces souffrances inutiles et cette angoisse" violent leur droit constitutionnel sur l'interdiction des "châtiments inhabituels et cruels".

Dans sa réponse, mercredi, le ministre texan de la Justice Greg Abbott dit son "intention d'exécuter Yowell en administrant une dose de 5 grammes de pentobarbital qui a une efficacité de 98,8%" et a été testé par un laboratoire indépendant.
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