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Irak : plus de 150 exécutions depuis le début de l'année

dépêche de presse du 22 novembre 2013 - Agence mondiale d'information - AFP
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AFP, 22 novembre - L'Irak a confirmé sept nouvelles exécutions, portant à 151 le nombre de personnes mises à mort depuis le début de l'année, un chiffre supérieur à celui de l'an dernier malgré les critiques et appels internationaux à déclarer un moratoire.
Parmi ces condamnés à mort, tous pour "terrorisme", figurait un ressortissant libyen, selon un communiqué du ministère de la Justice.

Au moins 151 personnes ont été exécutées en Irak depuis le début de cette année, contre 129 en 2012, selon un bilan établi par l'AFP sur la base de rapports du ministère de la Justice et de responsables.

Les exécutions ont généralement lieu par pendaison en Irak.

Le communiqué, accompagné d'une image montrant une corde, rapporte 19 exécutions au total. Douze avaient déjà été confirmées par un responsable du ministère plus tôt cette semaine.

Le ministère a pour la première fois publié les noms des personnes exécutées et les crimes pour lesquels elles ont été condamnées.

Parmi les 19 personnes exécutées entre le 7 et le 17 novembre figure un Libyen, Adel Omar Mohammed, qui avait été condamné pour avoir mené deux attentats à la voiture piégée.

Le nombre d'exécutions a augmenté cette année en dépit des critiques et appels internationaux pour pousser Bagdad à déclarer un moratoire sur la peine capitale.

Elles interviennent alors que le pays connaît une flambée de violences qui a déjà fait plus de 5.800 morts depuis janvier.

L'ONU, Amnesty international et d'autres organisations se sont "alarmées" ces derniers mois du nombre d'exécutions et ont appelé Bagdad à commuer les condamnations à mort en peines de prison ou à déclarer un moratoire.

En avril, la Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Navi Pillay, avait souligné que le système judiciaire irakien comportait "de trop graves lacunes pour permettre une application même limitée de la peine de mort, a fortiori pour des dizaines d'exécutions à la fois".

"Exécuter ainsi des gens par lots entiers est indécent", avait-elle ajouté, en soulignant que "de nombreuses condamnations (étaient) fondées sur des aveux obtenus par la torture et les mauvais traitements" et que les procès étaient "loin de respecter les normes internationales".

"L'application de la peine de mort dans ces conditions est déraisonnable, car toute erreur juridique ne peut être réparée", avait-elle encore ajouté.

Mais le ministre de la Justice Hassan al-Chammari a martelé que les exécutions ont lieu après un processus légal et complet.
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