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RDC : prison à vie pour un Norvégien accusé du meurtre de son codétenu

dépêche de presse du 19 février 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
KINSHASA - Un ressortissant norvégien, Joshua French, accusé du meurtre d'un compatriote qui était emprisonné avec lui en République démocratique du Congo a été condamné mercredi à la prison à vie, mercredi.

Le tribunal a dit que [le meurtre] était établi et a suivi les recommandations du procureur qui avait demandé [...] une peine d'emprisonnement à perpétuité, a indiqué à l'AFP l'avocat de la défense, Me Marie-André Mwila.

Déjà condamné à mort dans une autre affaire, M. French, qui détient également la nationalité britannique, est accusé d'avoir tué le Norvégien Tjostolv Moland, retrouvé mort en août dans leur cellule à Kinshasa.

Au cours du procès, la défense a cherché à démontrer que Moland s'était suicidé et que M. French n'avait aucune raison de tuer celui qui était alors son meilleur ami.

Joshua French a la possibilité de faire appel.

Son avocat a indiqué qu'il avait bénéficié de circonstances atténuantes, conformément à la requête du procureur, sans quoi M. French,aurait été condamné à mort une seconde fois.

Lui et son compatriote avaient été condamnés à la peine capitale en 2010 pour le meurtre, l'année précédente, du chauffeur congolais d'un véhicule qu'ils avaient loué dans l'Est du pays. Les deux hommes ont toujours nié les faits qui leur étaient reprochés.

Selon Me Mwila, les circonstances atténuantes ont été accordées à M. French notamment du fait qu'il n'avait jamais accepté cette première condamnation.

Le tribunal n'a pas tenu compte en revanche du rapport de la police norvégienne ayant conclu à l'absence d'homicide et au suicide de Moland. Les résultats de cette expertise avaient été présentés à la cour par un expert norvégien.

L'état de santé, notamment psychologique, de M. French s'était fortement détérioré avant l'ouverture du procès, qui avait débuté en janvier devant la cour militaire de Ndolo, à Kinshasa.

Oslo, qui avait tenté de négocier, en vain, le transfèrement des deux hommes en Norvège avait exprimé en décembre son incompréhension à la nouvelle de l'inculpation de M. French.

Aucune exécution capitale n'a eu lieu en République démocratique du Congo depuis 2001, les peines de mort étant systématiquement commuées en emprisonnement à perpétuité.

Les prisons y sont vétustes et surpeuplées et, selon l'ONU, 101 personnes sont mortes en détention en 2012 dans le pays.
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