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Bahreïn promet de combattre sans répit "le terrorisme"

dépêche de presse du 4 mars 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Bahreïn
Thème :
AFP - Le gouvernement de Bahreïn s'est engagé mardi à combattre sans répit "le terrorisme" au lendemain du plus grave attentat depuis le début de la contestation chiite dans ce petit royaume du Golfe, qui a coûté la vie à trois policiers dont un Emirati.

Les forces de sécurité ont mené mardi matin des perquisitions dans les villages chiites entourant Manama, surtout celui de Daih où s'est produit l'attentat, arrêtant 25 suspects, a rapporté l'agence officielle Bna.

"Le gouvernement a chargé le ministre de l'Intérieur de continuer la lutte sans répit contre le terrorisme", a annoncé un communiqué au ton extrêmement ferme publié à l'issue d'une réunion extraordinaire du cabinet.

Il a ajouté que le gouvernement "prendra les mesures nécessaires pour éradiquer les organisations terroristes", citant en particulier le Collectif du 14 février, un groupe radical animant des manifestations violentes dans les zones chiites.

Trois policiers, dont un officier émirati de la force commune des pays du Golfe déployée à Bahreïn, ont été tués lundi par un attentat à la bombe dans le village de Daih où ils dispersaient des "émeutiers", selon les autorités.

C'est la première fois qu'un membre des forces de sécurité d'un autre pays du Golfe est tué à Bahreïn, où des militaires des Etats voisins se sont déployés il y a trois ans pour soutenir la monarchie sunnite face au soulèvement chiite.

Selon le ministère bahreini de l'Intérieur, les trois policiers ont été tués par une bombe actionnée à distance, et deux autres bombes ont explosé dans le même village sans faire de victime.

Il s'agit de l'attentat le plus grave contre les forces de sécurité à Bahreïn depuis l'écrasement en mars 2011 du soulèvement dans ce petit royaume du Golfe dirigé par une dynastie sunnite, où la majorité de la population est chiite.

Les forces des autres pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite, sont normalement déployées autour des installations vitales et ne prennent pas part à la répression des manifestations, quasi-quotidiennes dans les villages chiites.

L'opposition conduite par la puissante formation chiite Al-Wefaq, a rapidement condamné l'attaque, soulignant la nature "pacifique" de sa contestation contre le régime.

Elle s'est nettement démarqué, dans un communiqué, des Brigades al-Ashtar, qui ont revendiqué l'attaque sur les réseaux sociaux.

Le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) a condamné l'attentat, de même que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qui a appelé "tous les Bahreinis à s'unir pour favoriser un climat de conciliation nationale", selon son porte-parole.

Les Brigades al-Ashtar, un groupe clandestin, avait déjà revendiqué depuis avril 2013 des attentats à la bombe dans le royaume, dont un devant une mosquée sunnite en juillet dernier.

Les attaques contre les forces de sécurité se sont intensifiées au cours des derniers mois à Bahreïn, et un policier avait été blessé dimanche par une explosion dans un village chiite proche de Manama où des manifestants avaient bloqué des rues.

Un autre policier avait été tué le 15 février dans une attaque à la bombe dans un village chiite lors de protestations marquant le troisième anniversaire du mouvement de contestation.

La justice a multiplié les condamnations contre les auteurs de violences, dont la dernière a été prononcée mardi.

Dix chiites ont été ainsi condamnés à des peines allant de 3 à 15 ans de prison pour une attaque contre un poste de police près de Manama en décembre 2012.

L'impasse politique est totale à Bahreïn où l'opposition réclame l'instauration d'une véritable monarchie constitutionnelle alors que le pouvoir refuse de faire des concessions de fond. Face à la poursuite de la contestation, les autorités ont alourdi l'an dernier les peines pour les auteurs de violences et introduit la peine de mort ou la prison à perpétuité en cas de morts ou de blessés.

Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), au moins 89 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation.
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