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Egypte: Washington choqué par la condamnation à mort de 529 pro-Morsi

dépêche de presse du 24 mars 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
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WASHINGTON - Les Etats-Unis ont fustigé lundi la condamnation à mort prononcée par la justice en Egypte de 529 partisans du président islamiste destitué Mohamed Morsi, exhortant le régime intérimaire installé par l'armée à poursuivre la transition démocratique.

Nous sommes profondément inquiets - et je dirais, en fait, assez choqués, a dénoncé une porte-parole du département d'Etat, Marie Harf.

Il ne semble simplement pas possible qu'un examen juste des preuves et des témoignages, conformément aux normes internationales, ait pu être effectué pour 529 accusés en deux jours de procès, a-t-elle ajouté.

Un telle condamnation est une sorte de défi à la logique, a insisté Mme Harf.

Nous continuons d'appeler le gouvernement égyptien à assurer à tous ceux qui sont en détention en Egypte des procédures justes et respectueuses des libertés, a-t-elle martelé.

Les Etats-Unis épinglent régulièrement les autorités intérimaires au Caire installées par l'armée après le renversement et l'arrestation en juillet 2013 de M. Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement un an plus tôt.

Nous avons dit de nombreuses fois que ce qui semble être des arrestations, des mises en détention et des condamnations aux motifs politiques fera simplement reculer la transition démocratique en Egypte, plutôt que de la faire avancer comme nous l'espérons, a ajouté la porte-parole américaine.

Plus de 500 partisans du président déchu Morsi ont été condamnés à mort lundi pour des violences commises durant l'été, à l'issue d'un procès expéditif sur fond de répression sanglante des islamistes en Egypte. Sur les 529 condamnés à la peine capitale dès la seconde audience de ce procès en première instance ouvert samedi à al-Minya, au sud du Caire, seuls 153 sont en détention, les autres étant en fuite.

Pour répondre à cette répression depuis l'été 2013 contre les pro-Morsi, Washington avait partiellement suspendu son aide de 1,5 milliard de dollars par an au Caire, dont une bonne partie est de l'aide militaire.

Depuis, Washington, allié de l'Egypte depuis 35 ans, tance régulièrement le nouveau régime intérimaire pour la lenteur de la transition démocratique et pour son mauvais bilan en termes de droits de l'homme et libertés publiques.

Mais l'administration américaine n'a jamais qualifié de coup d'Etat la destitution du président Morsi et le chef de la diplomatie américaine John Kerry avait lui-même jugé que l'armée égyptienne l'avait renversé pour sauver la démocratie.

Il a même récemment évoqué une décision prochaine pour une reprise de l'aide américaine à l'Egypte.
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