Plan du site

Exécution en Oklahoma : une révision demandée

dépêche de presse du 30 avril 2014 - Associated Press - AP
Pays :
peine de mort / Oklahoma
OKLAHOMA CITY – La gouverneure de l'Oklahoma a exigé la tenue d'une révision indépendante des mécanismes de l'État lors d'exécutions après qu'une telle procédure eut connu d'importants ratés qui ont fait les manchettes partout dans le monde, et qui pourraient mener à une intensification du débat sur la gestion des injections létales aux États-Unis.

La Maison-Blanche a réagi en déclarant que l'exécution de Clayton Lockett, qui a succombé à une crise cardiaque 43 minutes après le début de la procédure, mardi soir, n'a pas respecté les normes humanitaires requises. La manière dont il est décédé à fait l'objet de blâmes de la part de groupes de droits de la personne. Selon Antonio Ginatta, directeur du plaidoyer pour les États-Unis chez Human Rights Watch, l'exécution menée mardi soir équivalait à une «session de torture sanctionnée par l'État».

La gouverneure Mary Fallin a rappelé que Lockett avait comparu devant un tribunal. Elle a affirmé que le processus judiciaire avait été efficace. Mais tout en croyant que la peine de mort est une «mesure et une punition appropriées à l'endroit de ceux qui commettent des crimes haineux contre leurs concitoyens», Mme Fallin a ajouté que l'État devait s'assurer du bon fonctionnement de son protocole et de ses procédures au cours des exécutions.

Mme Fallin a précisé que la révision se penchera sur la cause du décès de Lockett, notant que le coroner de l'État de l'Oklahoma avait confié ce mandat à un pathologiste indépendant. La révision devrait aussi permettre de déterminer si le département avait respecté le protocole en place, et inclura des recommandations pour de futures exécutions. La gouverneure a par ailleurs confirmé que la suspension de l'exécution de Charles Warner, qui devait avoir lieu deux heures après celle de Lockett, demeurerait en vigueur jusqu'au 13 mai. Cette suspension se poursuivra au-delà de cette date si la révision indépendante n'est pas terminée, a aussi annoncé Mme Fallin.

L'exécution de Lockett a commencé à 18 h 23, lorsque les responsables ont injecté du midazolam, la première de trois drogues, dans le cadre de la nouvelle formule employée par l'État pour les injections létales. Un médecin l'a déclaré inconscient à 18 h 33. Trois minutes plus tard, Lockett a commencé à respirer lourdement, serrant ses dents et forçant pour soulever sa tête. Des responsables ont plus tard imputé les problèmes de l'exécution à la rupture d'un vaisseau sanguin, ce qui devrait attiser le débat sur l'habileté des États à effectuer des injections létales qui rejoignent les critères inscrits dans la Constitution des États-Unis, soit qu'elles ne soient ni cruelles et qu'elles ne représentent pas une pénitence inhabituelle.

Les rideaux ont été baissés pour empêcher les gens assis dans la salle de voir ce qui se passait dans la chambre de la mort, et le haut responsable de l'administration pénitentiaire de l'État a demandé que soient interrompues les procédures. Lockett, qui était âgé de 38 ans, a été déclaré mort à 19 h 06.

À Washington, le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney a rappelé que le président Barack Obama croit qu'il a été démontré que la peine de mort n'a peu d'incidence sur le nombre de crimes qui sont commis, mais que certains actes criminels sont si haineux que la peine de mort est justifiée.

«Mais c'est aussi le fait que nous avons des normes élémentaires dans ce pays et que même si la peine de mort est justifiée, elle doit être effectuée de façon humanitaire, a noté M. Carney. Et tous vont reconnaître que ce cas n'a pas respecté les normes humanitaires.»

Le bureau du coroner, qui a annoncé plus tôt mercredi que l'autopsie avait été amorcée, a plus tard précisé que le volet de l'autopsie lié à la toxicologie avait commencé, mais que la partie chirurgicale serait effectuée par un pathologiste indépendant.

Amy Elliott, porte-parole du bureau du coroner, a précisé que l'autopsie sur Lockett inclura une inspection des endroits où a été injecté le produit dans ses bras, et un rapport toxicologique permettant de déterminer quelles drogues se trouvaient dans son système. Selon Mme Elliott, il faudra attendre entre deux et quatre mois avant que le rapport toxicologique ne soit complété.
Partager…